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AVANT-PREMIÈRES

Aujourd’hui, il fait beau. Le Vieux va pouvoir sortir, laisser derrière lui le rat qui le nargue. Il va pouvoir compléter sa collection. Chasser les jeunes femmes de la région et les ramener chez lui. Il pourra continuer à remplir sa boîte, qu’il cache dans un coin de la forêt. Et à reconstituer sa maman, qu’il aimait tant. "Le Rat" s’inscrit dans la lignée de ces films artisanaux à la "Eraserhead", c’est-à-dire qui misent plus sur une atmosphère recherchée que sur les ficelles d’un finaud scribouillard. Le tournage du film de Christophe Ali et Nicolas Bonilauri s’est en effet étalé sur plus de quatre ans, au cours desquels les personnages et les situations se sont affinées , le script se réécrivant au jour-le-jour. Sonorisé en post-production et réalisé dans un noir et blanc poisseux, "Le Rat" fait effectivement penser de loin au premier chef-d’oeuvre de David Lynch, mais ses auteurs ont également voulu rendre hommage à des films comme "Vampyr", de Dreyer, ou "La Nuit du Chasseur", de Laughton. On a connu bien pire comme références, non ?

10.03 > 18:30 + 19.03 > 22:30


Shigeharu Aoyama est producteur de téléfilms. Sur les conseils de son ami et associé, il décide de se chercher une nouvelle femme. Et, afin de couper aux pénibles étapes de la drague, ils décident d’organiser une audition pour un faux projet de film. Sur près de 4.000 candidates, Shigeharu choisit finalement Asami, une ancienne ballerine de 24 ans qui, malgré de disgracieuses cicatrices sur les jambes, correspond tout à fait à ses goûts. Sentiments réciproques, il a du bol. Sauf qu’Asami se montre très, très possessive et que notre ami commence à entendre certaines rumeurs selon lesquelles les ex-petits copains de sa nouvelle fiancée ont mystérieusement disparu. Et ce n’est pas le corps, sans pieds ni langue, qui trône dans le salon de la jeune femme qui va le rassurer. Takashi Miike aime le cinéma de genre. Tous les genres. En même temps. Film d’horreur pure caché dans des habits de bluette légèrement mysogine, "The Audition" est une expérience de spectateur éprouvante, une sorte de test des limites de ce qui est montrable. Une bombe, même pas à retardement, comme d’ailleurs sa dernière création, "Visitor Q", aussi au Nova...

10.03 > 20:30 + 13.03 > 22:30


Rentrant d’une rude journée de travail qu’il a passée à filmer et à participer aux activités "les plus vieilles du monde" de sa propre fille un père de famille, documentariste raté, rentre chez lui avec un nouvel ami : l’homme qui vient de lui fracasser la tête à coups de pierre. A la maison, sa femme se drogue pour oublier les coups quotidiens de son fils qui se venge ainsi des humiliations de ses copains de classe. Jusque là, rien que de plus normal donc. Mais les intentions du nouveau venu ne semblent pas se limiter à parasiter le plat de nouilles de ses hôtes. Petit à petit, le visiteur finira par révéler chez chacun leur véritable personnalité, ressoudant ainsi la famille alors disloquée. Sorte d’écho au "Théorème" de Pasolini, "Visitor Q" en est une démonstration autrement perverse, une véritable claque à toute tentative de moralisation du politiquement correct de ces dernières années. Heureusement, il est aéré d’un humour dévastateur qui permet d’un tant soit peu souffler de situations vraiment extrêmes. D’une nouvelle ère cinématographique, Miike n’aura pas fini de nous surprendre (voir aussi "The Audition").

11.03 > 22:30 + 20.03 > 22:30


Julien est un jeune shizophrène. Il faut dire qu’il a des antécédents assez lourds : sa mère est morte alors qu’il était encore bébé ; sa soeur, enceinte d’un inconnu, lui laisse croire qu’elle vit toujours ; son frère s’entraîne à la lutte greco-romaine avec des poubelles, coaché par leur père (Werner Herzog !) qui regarde souvent la télé dans sa chambre, nanti d’un masque à gaz... Second long métrage d’Harmony Korine après l’inclassable "Gummo" ­ et qui s’était fait connaître en écrivant à 18 ans le perturbant "Kids" de Larry Clark ­ ce sixième film arborant la bannière Dogme 95 semble détourner néanmoins certaines règles de la stricte charte. Quoique... puisque tout s’est fait sur le tournage dans les entrailles de neufs caméras (!), une grande part d’improvisation étant laissée aux acteurs, tous plus vrais que nature et véritablement fondus dans la réalité ! A la fois fascinant, dérangeant et émouvant, "Julian Donkey Boy" démontre une nouvelle fois le talent d’Harmony Korine à parler ouvertement de réalités sombres, trop rarement abordées au cinéma, non sans une sensibilité phénoménale et un humour paradoxal.

http://www.juliendonkeyboy.com/

10.03 > 22:30 + 18.03 > 18:30


Lundi matin. Koichi Takagi se réveille dans une chambre d’hôtel miteuse sans trop savoir comment il est arrivé là. Ni d’ailleurs ce qu’il a fait de son week-end. En reprenant sa veste, il trouve dans l’une des poches un sac de sel. Du sel purificateur, comme on en utilise lors des funérailles pour chasser les mauvais esprits. Petit à petit, les souvenirs remontent à la surface... L’enterrement de son collègue. Le bar. Les yakusas. A mesure que la mémoire lui revient, Koichi reconstitue sa journée de la veille. Une journée qu’il préférerait pourtant oublier puisqu’elle a ruiné toute sa vie ! Avec ses précédents films ("Postman Blues", "Dangan Runner", "Unlucky Monkey"), Sabu avait déjà prouvé un grand goût pour la vitesse et l’humour,. Choisissant ici un rythme moins haletant, il n’en garde pas moins un style et un sens comique très assurés. La structure en flash-backs lui permet de ménager de fréquents effets de surprise et de composer, à mesure que le film avance, un personnage de plus en plus complexe, fruit d’une impressionnante inventivité que le réalisateur n’a plus à démontrer.

11.03 > 18:30 + 12.03 > 20:30


Mark "Chopper" Read passe ses journées sur les plateaux télévisés depuis que son nom est affiché en grand dans les vitrines de toutes les librairies australiennes. Il est en effet l’auteur d’un best-seller tiré de ses mémoires, sachant que celles-ci proviennent d’un passé notoire de psychopathe qui lui a valu un long passage en prison... Andrew Dominik s’est fait une réputation dans l’ancienne colonie anglaise en tant que réalisateur de clips. Loin, très loin de la sanctification de son héros immoral à la "Lock, stock & two smoking barrels", Dominik se base, pour sa première réalisation, sur l’histoire vraie d’un des criminels les plus médiatisés d’Australie et décrit la mégalomanie de son personnage sans grande concession. Le film bénéficie d’un étonnant jeu sur les lumières qui renforce son caractère glauque et recrée ainsi le sentiment d’agoraphobie que ressentent les anciens détenus après une longue incarcération.

http://www.chopperthemovie.com/

11.03 > 20:30


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