Aujourd’hui, il fait beau. Le Vieux va pouvoir sortir, laisser derrière lui le rat qui le nargue. Il va pouvoir compléter sa collection. Chasser les jeunes femmes de la région et les ramener chez lui. Il pourra continuer à remplir sa boîte, qu’il cache dans un coin de la forêt. Et à reconstituer sa maman, qu’il aimait tant. "Le Rat" s’inscrit dans la lignée de ces films artisanaux à la "Eraserhead", c’est-à-dire qui misent plus sur une atmosphère recherchée que sur les ficelles d’un finaud scribouillard. Le tournage du film de Christophe Ali et Nicolas Bonilauri s’est en effet étalé sur plus de quatre ans, au cours desquels les personnages et les situations se sont affinées , le script se réécrivant au jour-le-jour. Sonorisé en post-production et réalisé dans un noir et blanc poisseux, "Le Rat" fait effectivement penser de loin au premier chef-d’oeuvre de David Lynch, mais ses auteurs ont également voulu rendre hommage à des films comme "Vampyr", de Dreyer, ou "La Nuit du Chasseur", de Laughton. On a connu bien pire comme références, non ?