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Mograbi

Avi Mograbi
Film après film, Avi Mograbi procède à la déconstruction de mythes de la société israélienne. Il le fait par le biais d’un cinéma très ambivalent, où il s’implique personnellement dans la narration.
Il lui arrive d’interprèter son propre rôleŠ voir même celui de son producteur, ou de sa femme ! Ces zones d’ombres introduisent l’ambiguïté de son personnage, une dualité entre vérité et mensonge, documentaire et fiction.
"J’essaie de ne pas faire de différence entre les événements publics et ceux de ma vie privée. Certes, nombre de mes compatriotes pensent comme moi que la situation politique ‹ avec l’occupation des territoires palestiniens ‹ est insupportable. Mais ils ne la laissent pas infiltrer leur vie, ils n’estiment pas devoir agir pour changer cette situation ou pour prendre leurs responsabilités vis-à-vis d’elle".
A l’aide d’un humour féroce et lucide, son dispositif cinématographique devient l’outil d’une interrogation sur la construction du mensonge et de la fiction.

Rencontre avec Avi Mograbi
Avi Mograbi sera présent le 20 novembre après la première projection d’"August", son nouveau film, pour débattre de son cinéma, mais aussi de ces malentendus et de ces ambiguités entretenus par la société israélienne.



"Comment j’ai surmonté ma peur et mon amour pour Ariel Sharon"Š Les élections de 1996 approchent. Avi Mograbi décide de réaliser un film sur le leader du Likoud Arik Sharon. En 1982, pour des raisons politiques, Mograbi avait refusé de servir dans l’armée pour la guerre contre le Liban. Sharon était à ce moment-là ministre de la défense : Mograbi a donc une relation "personnelle" vis-à-vis de Sharon.
Pendant le tournage, Mograbi commence néanmoins à regarder Sharon sous une lumière différente. Ainsi se construit peu à peu une "fiction documentaire" dans laquelle des histoires privées et domestiques se mélangent aux relations difficiles entre la droite et la gauche en Israel.
Un film qui rappelle qu’il vaut mieux juger un homme politique sur ses idées et ses actes que sur leur charisme.

14.11 > 22:00 + 17.11 > 20:00


Avi Mograbi est engagé par un producteur télé pour réaliser un film sur les célébrations du cinquantième anniversaire d’Israël. Simultanément, un producteur palestinien lui commande un film sur un autre anniversaire, la Nakba ("catastrophe"). Ne reculant devant rien, Mograbi accepte les deux mandats et tente de les concilier en un seul et même film ! Il profite de son propre anniversaire pour mêler la fiction au documentaire. Un film moqueur enchevêtrant trois histoires qui cherchent, chacune, à s"imposer.
Guerre de libération contre catastrophe nationale. Positions inconciliables. Le 14 mai 1998, jour de l"Indépendance d"Israël, s"agitent les drapeaux et retentit le son des cornes de bélier. Les fêtards dansent dans les rues bondées tandis que les feux d"artifice bariolent le ciel de Jérusalem. Dans les territoires occupés, les Palestiniens souffrent et protestent. Le cinéaste, lui, reste à la maison. SeulŠ

15.11 > 20:00 + 16.11 > 22:00


Avi Mograbi est israélien et pour lui, le réel est devenu infilmable. Prolongeant la veine qui caractérisait ses deux opus précédents, le cinéaste imagine de filmer son pays en août, mois qui à ses yeux caractérise tout ce qui est détestable en Israël. "La vie en Israël devenait insupportable, et ce, dès un an avant le début de l’intifada actuelle. L’atmosphère dans les rues était hallucinante de violence. J’ai décidé de sortir dans la rue et de filmer ce que j’y voyais. Un an après, en août 2000, j’ai décidé de recommencer. Dans la rue, je n’ai pas rencontré de violence en tant que telle. Mais j’ai été constamment obligé de défendre mon droit à filmer et j’ai essuyé de très nombreuses agressions contre ma caméra".
Dans "Août", entre journal intime et chronique sociale, trois strates s’enchevêtrent. La première voit le réalisateur, sa femme et son producteur se chamailler dans son appartement. La deuxième est un film avorté sur la veuve de Baruch Goldstein (l’auteur du massacre de vingt-neuf Palestiniens à Hebron), constitué d’un casting au cours duquel de jeunes actrices s’évertuent à jouer le rôle de celle-ci. La troisième enfin montre Mograbi et sa caméra dans la rue israélienneŠ
"Forcer mon personnage à affronter un problème politique me permet de pousser ce problème un peu plus loin et de le poser dans des termes concrets d’une situation quotidienne à résoudre".
"Août" est tout à la fois une blague juive, un vrai film politique, fort et dérangeant.

Wait it’s the soldiers, I have to hang up now
Israel, 2002, 13 min., vo st ang.
Projeté en exclusivité le soir de la rencontre avec Avi Mograbi, voici son tout dernier court métrage.
Avril 2002. Avi est à Tel Aviv, il converse au téléphone avec le réalisateur belgo-palestinien George Khleifi qui, lui, est à Ramallah. Au moment où l’armée israélienne y opère une nouvelle incursionŠ

20.11 > 20:00 + 24.11 > 20:00


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