Allures
Jordan Belson, USA, 1961,16mm, 7"
L"adjectif souvent employé pour décrire le cinéma de Jordan Belson est celui de
’cosmique". Venu de la peinture et du cinéma d"animation, vers la fin des années ’50 Belson travailla pour le planetarium de San Francisco où il collabora avec le compositeur Henry Jacobs sur les historiques Vortex Concerts qui alliaient musique électronique et projections. "Allures" est le film qui marqua sa transition vers un cinéma de plus en plus organique, fait d"incroyables explosions et transformations.
Yantra
James Whitney, USA,1950-1957, 16mm, 8"
Lapis
James Whitney, USA, 1963-1966, 16mm, 10"
Les frères John et James Whitney sont à considérer parmi les pionniers du cinéma "cinétique", focalisé sur des images ’pures" de configurations en mouvement, souvent créées à partir d"élaborés systèmes de transmission de la lumière. Fin années ’50 le frère James s"orienta vers l"exploration d"imagerie se relatant à des mythes ou des philosophies religieuses. "Yantra" et "Lapis" font ainsi partie de cette deuxième période de recherche cinématographique.
"Yantra", qui pris dix ans à être complété, est basé sur un motif précis élaboré à la main, retravaillé par des effets optiques, qui fait référence au mythe de la création et à la possibilité d"une union entre des réalités externes et internes.
"Lapis", réalisé par contre grâce à un ordinateur analogique, est un film incroyablement hypnotique constitué de centaines de points de lumières en constant mouvement, figurant un ’mandala".
Chromophonie
Alexandre Vitkine, USA, 1967, 16mm, 7"
Bien avant que l"on parle d"image numérique ou d"inter-activité, dans les années ’60 Alexandre Vitkine (ingénieur et photo-graphiste au départ) crée déjà des images qui combinent différents signaux analogiques (à partir d"écrans télé ou d"oscilloscopes) et des appareils qui transforment le son en images. "Chromophonie", avec une musique d"Alain Dubois, est composé de figures lumineuses simples (basées sur celles du physicien Jules Lissajous), qui changent de formes et de trajectoires. Le film fût réalisé à partir d"une télé et autre matériel à lampes, et d"une caméra film équipée d"un disque à six secteurs colorésŠ
#5
Joost Rekveld, Nl, 1994, 16mm, muet, 6" (3 écrans)
#11, Marey-Moiré
Joost Rekveld, Nl, 1999, 35mm, 21"
C"est avec un bagage dans le domaine de la musique que Joost Rekveld aborde le cinéma. Fasciné par les premiers inventeurs/ chercheurs des techniques cinématographiques, par les phénomènes d"articulations de faisceaux lumineux, ses films explorent les idées de mouvement et de temps inhérents à l"image-même. Ses films se déployant dans des étonnantes introspections de la matière sur laquelle s"inscrit la lumière. "#5", projeté en trois écrans, explore la relation entre l"image et le temps. Trois films, qui n"en constitue qu"un, évoluent ainsi autour d"une diversité de couleurs, de différents types d"images et de tailles de champ de pellicule. "#11, Marey-Moiré", fruit d"une recherche autour des origines du cinéma et des nouveaux médias en général, inspiré aussi par les techniques de chronographie, est un film sur "l"intermittence" dans le cinéma (comme l"intermittence d"un pouls, une image "cinéma" étant constituée de 24 images/seconde !).