édito

Bruxelles la ville-gruyère, c’est fini. Ou presque. Regardez autour de vous : les chancres se pomponnent, les terrains vagues se comblent et font place à un espace public encore plus étriqué. Dans l’actuelle "revitalisation" urbaine, c’est un peu de la raison d’être du PleinOPENair qui disparaît.
Comment vous faire découvrir les terra incognita de la capitale quand chaque recoin est aujourd’hui planifié, exploité et médiatisé ? Sans aller jusqu’à reclamer la mise au patrimoine des creux et des ombres, on peut ressentir un pincement au coeur à voir fondre ces espaces de devenir et d’imaginaire que nous arpentons depuis sept ans.
Heureusement la politique urbaine bruxelloise étant ainsi faite, construire ici ne veut pas dire résoudre ou finaliser. Comme l’affirme une palissade "cache-chancre" du centre-ville : "la bêtise serait de vouloir conclure" ! Il s’agit plutôt à chaque essai de créer de nouvelles avaries, de nouvelles absurdités.
Alors que nous fêtons cette année les 50 ans de la jonction Nord-Midi, la leçon de l’urbaniste abstrait et du promoteur calculateur semble encore loin d’être assimilée. Au Midi, les même catastrophes urbaines, avec les mêmes méthodes de pirates sont commises aujourd’hui. La naïveté en moins, le cynisme en plus.
A Bruxelles, la mutation urbaine est permanente, chaotique et généralisée. Est-ce pour autant le seul scénario possible pour le développement de cette ville ? Bien sûr que non. Mais le désintérêt des élus pour l"architecture et l"urbanisme ainsi que l"inexistance d"un débat constructif mènent la cité à ce triste état.
Les terrains que nous vous proposons de visiter cette année sont exemplaires de ces projets en cours ou à venir qui façonneront la ville de demain. Du centre-ville à Ixelles, du quartier Nord au quartier européen, nous vous proposons un échantillon de ce rutillant "Brussels-District" qui nous est promis au nom de "l’intérêt général". Tenter un regard un critique sur cet élan enthousiaste (et pour certains, lucratif) vers une ville plus lisse, plus européenne, plus bourgeoise, plus anonyme et plus médiocre. La promotion immobilière jubile, les horreurs architecturales bourgeonnent mais les nuits d’été restent les plus douces. Le PleinOPENair a encore de
beaux jours devant lui.

En cas d’éclairs et de tonnerres...
Sachez-le : non, non, et puis non, nous ne serons pas effrayés par quelques gouttes de pluie. Mais au cas où le ciel s’assombrirait outre mesure et qu’il ne serait pas question de pluie, mais bien d’orage ou de tempête, alors ’oui’ nous serons obligés de déplacer la projection prévue en plein air à la salle du Nova, le dimanche de la même semaine (soit, retenez les dimanches 18/8, 25/8, 8/9, 15/9). Plus difficile pour les concerts, nous ferons un effort pour éviter leur annulation.

Des bonnes intentions...
Les heures annoncées seront respectées dans la mesure du possible ; mais les aléas du plein-air étant evidemment imprévisibles, en cas de retard ne vous fâchez pas ! Merci !