On dit que la mode est au belge : cafés branchés "belgo-manias", compatriotes revenant de l’ espace, rétros ou évènements sur le cinéma national du plat pays de par le monde (si, si) ... et même au Nova !? Oui, mais à notre façon. En une vingtaine de long-métrages, et quelques courts, on vous propose de (re)découvrir une partie de la petite histoire du cinéma de fiction belge, des années 70, celles de toutes les folies, jusqu’à nos jours, moins exubérants, quoi qu’on dise.
Et donc, ce programme sera plus "ancien" que "contemporain" car, fascinés par ce qui se cache dans les archives du cinéma belge, nous ne pouvons nous empêcher de croire qu’il y a bien une leçon à en tirer (avec sa morale, très certainement). Quand on se plonge dans ce qui serait déjà du domaine de "l’histoire" on en arrive à se demander où sont passées les impertinences, les effronteries, les prises de risques qui pendant des années ont défrayé la chronique cinématographique.Où sont les tirs de langues aux conventions et aux compromis faciles ? Le cinéma belge, aujourd’hui, ne se porte pas si mal que ça, et s’exporte dans les festivals des quatre coins du monde. Mais il s’est considérablement "assagi", et semblerait prôner un ton très "politiquement correct". Il s’est beaucoup aplani, jusqu’à en arriver à ce que des films belges francophones soient plus "français" que "belges", et que des films belges flamands soient plus "hollandais" que "belges". L’Europe et ses programmes aidant à cet état de fait.
Nous ne défendons pas l’insolence à tout prix, loin de là. Qu’elle soit calibrée, justifiée, pertinente. Nous ne défendons pas non plus la "belgitude" à tout prix. Vive l’Europe, mais avec ses différences, ses frictions, ses failles. Et coup de chapeau, donc, à ces mousquetaires du cinéma qui osent, ou qui ont osé, expérimenter, se questionner, défier les lois du marché ou celles des institutions. Avec un ton polémique ou plus intimiste.