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Nouvelles

... vous êtes caissière au mythique cinéma Nova, en vitrine, et où quelques personnes déjà vous ont crue « en vente », à moins que vous n"ayez été la tenancière d"un établissement dont la pudeur vous interdit de nommer ici l"appellation exacte ? Il convient de préciser que les néons, bleus, derrière la caisse du mythique cinéma Nova ex star du porno lors de ses plus belles années sans doute, ne contribuaient pas vraiment à laisser imaginer mieux...

Le Cinéphile 1

Un jeune homme s"est donc courageusement avancé en vous demandant ce que vous gardiez là ? Un cinéma d"art et essai, avez-vous grossièrement résumé tant vous sentiez que pour le terme alternatif, ou underground, il n"était pas vraiment prêt.
Il vous a répondu alors avec un sourire ébloui, qu"il adorait le cinéma - presque autant que sa mère pour qui il venait d"acheter la rose que voilà ­ adorait le cinéma surtout les histoires d"amour avec une belle fin, hein. Et vous avez souri, que pouviez-vous faire d"autre ?
En votre for intérieur vous avez même dû vous faire une remarque sur les histoires d"amour avec une belle fin, qui vous échappaient sans cesse dans la réalité et que vous détestiez au cinéma, ceci expliquant peut-être cela. Et vous lui avez souri à nouveau, parce que c"est ce pour quoi les caissières sont payées, même quand elles sont bénévoles.

Puis il vous a demandé, si un jour, un soir - d"ailleurs, quand étiez-vous libre ? - vous n"aimeriez pas aller avec lui, au cinéma, voir une belle histoire d"amour qui se terminerait bien par exemple ?
Intérieurement vous avez soupiré : un garçon qui aimait autant sa mère, sans parler des histoires d"amour qui finissaient bien au cinéma, ça ne collerait jamais. Mais extérieurement vous avez souri puisque c"est ce pour quoi les caissières sont payées, même quand elles sont bénévoles.
Vous avez souri et avez dû lui répondre oui, en fait, parce que vous n"en êtes pas à une contradiction, ou une erreur, près.
Il vous a demandé encore quand vous étiez en service, vous le lui avez dit.
Puis il a promis de repasser, ne l"a jamais fait et vous vous en êtes, autant l"avouer, très très bien consolée.
Sauf pour la rose que vous n"étiez pas parvenue à lui extorquer.

Un homme qui aimait autant sa mère, sans parler des histoires d"amour qui finissaient bien au cinéma, ça n"aurait jamais pu coller.
Intérieurement cette fois-ci, vous n"avez pas soupiré mais avez souri, oui, puisque c"est ce pour quoi les caissières sont payées, même quand on ne leur donne pas de rose et que l"on oublie, de venir les chercher.

Edith Soonckindt, Bruxelles 2003

Le Cinéphile 2

L"avez-vous déjà dit, votre préférence va aux films étrangers que personne ne vient voir ça vous repose, compter tout cet argent sinon, une vraie sinécure.
Vous avez par exemple une sainte horreur des films cultes comme le Rocky Horror Picture Show, où une foule de drôles de jeunes - à votre époque on était hippie, c"était tout de même plus présentable ! - se précipitent en masse pour vous assaillir de leur argent qui vous fait perdre la tête, et de leurs piercings à toutes sortes d"endroits inattendus qui vous la fait perdre tout autant, au point de vous empêcher de rendre la monnaie correctement !

Donc votre préférence va aux films étrangers que beaucoup moins de gens viennent voir ça vous repose, films dont la bande son se déverse à l"extérieur pour attirer les éventuels clients, produisant un effet très surréaliste de tous ces mots, étrangers, et le plus souvent, incompréhensibles, se déversant dans la pluie et le noir de la nuit, bruxelloise.

Alors un soir où au Nova il n"y a ni film alternatif-underground ni film culte, voilà que vous rencontrez un jeune homme, peut-être attiré par les phrases susnommées se déversant dans la pluie, et le noir, de la nuit bruxelloise, qui saurait jamais.
Ou plutôt, un jeune homme vous rencontre !
Qui passe devant votre caisse une fois, deux fois, trois fois, puis qui se décide enfin à vous aborder.
Inutile de préciser que vous aviez suivi son manège d"un oeil amusé.
Il vous dit, excusez-moi de vous déranger, mais est-ce qu"on pourrait aller boire un verre quand vous aurez terminé ?
Et vous avez dû répondre oui, que répondre d"autre ? Rien ne serait de trop pour tuer un certain ennui les soirs d"hiver, à Bruxelles, sous la pluie.

Et du coup, emportée par l"enthousiasme lié au fait qu"il soit revenu, lui, sans rose ridicule pour sa mère, lui, et que vous ayez été boire un verre ce qui tue toujours agréablement un certain ennui les soirs d"hiver à Bruxelles sous la pluie, emportée par tout ça vous l"avez laissé venir chez vous, oui.

Et peu importe qu"en chemin il vous ait assise de force sur un banc sous la pluie, n"ait pas vaillamment assailli un groupe de crétins s"en prenant à deux jeunes homos occupés à faire sur un autre banc ce que vous vous faisiez beaucoup plus tranquillement sur le vôtre, peu importe qu"en chemin il vous ait expliqué que chez lui il gardait des tas de pistolets et de fusils, certains soirs d"hiver et d"ennui, à Bruxelles, sous la pluie, poussent à tout, oui, y compris à recevoir chez soi des crétins finis.

Oh mais, c"est que vous n"avez pas eu à le regretter !
Sans doute est-ce à cause des pistolets et des fusils qu"il vous a sauté dessus manu militari, tout habillé même !
Son dernier mot après un sourire béat aura été, oh j"ai spermé. Et il ne s"est même pas excusé.
Non d"avoir spermé mais, comment dire, d"avoir été aussi bête ?

Après quoi vous ne l"avez plus jamais rappelé et qu"importe les soirs d"ennui, les soirs de, pluie, l"hiver, à Bruxelles dans la nuit, la prochaine fois que vous seriez en vitrine au mythique cinéma Nova vous ne cèderiez plus à des crétins finis, juré-promis.

Edith Soonckindt, Bruxelles 2003

Le Cinéphile 3

Et donc vous êtes de garde, comme souvent le vendredi. Un vieux monsieur arrive, et c"est son rituel immuable du vendredi à lui aussi, de vous offrir un billet de loterie ! Chaque vendredi.
Parce que ce n"est pas une vie d"être caissière et que vous méritez mieux que cela, c"est flagrant.
Puis il vous achète un billet, de cinéma cette fois - que vous seriez presque tentée de lui offrir si seulement vous pouviez - et pénètre dans cette salle auguste que l"on dirait fraîchement bombardée ce qui en fait le charme, en ne manquant pas de vous donner un résumé circonstancié du film une fois ressorti.
C"est, sans doute aucun, votre client favori du vendredi, ce que l"on croira sans peine après avoir eu écho de ceux du mercredi ou du jeudi.

Vous vous demandez parfois, si vous lui disiez que vous travaillez là, comme bénévole, le vieux monsieur vous donnerait-il deux billets, de loterie, ou alors aucun ?
Autant l"avouer, vendredi après vendredi, vous n"avez jamais osé lui dire la vérité.
Pas plus que vous n"avez osé le décevoir en lui disant, eh bien, en lui disant qu"aucun des billets aussi gentiment offert, chaque vendredi fidèlement, aucun, jamais, n"avait été gagnant.
Ce qui n"était pas plus mal finalement.
Ainsi fidèle au poste vous seriez encore, tous les vendredis, dans l"attente du vieux monsieur qui vous offrirait, solennellement, un billet de loterie que quelques heures vous pourriez toujours rêver être gagnant ; après quoi il vous résumerait le film à sa sortie et tout ce rituel vous procurerait peut-être plus de bonheur sur le moment et pour le restant de la semaine, que celui d"avoir bêtement gagné à la loterie oh que oui !

Edith Soonckindt, Bruxelles 2003

L"Embrasseur

C"est une des premières personnes que vous ayez rencontrée à Bruxelles, lors de la projection du documentaire Les Histoires d"amour d"une nouvelle amie, la belle Yael A.
Vous vous êtes forcée, à venir à cette projection-ci, dans un drôle d"endroit, sachant que vous ne connaîtriez personne, que vous auriez l"air bête (si si), et qu"avant le début du film vous risquiez fort de vous embêter sans personne à qui parler autour du verre d"usage, puisqu"à Bruxelles vous veniez de débarquer !
Mais tout de même vous y êtes allée ; on imagine mal, parfois, à quel point dans votre vie vous avez su être courageuse.

C"est alors que cet homme est arrivé vers vous - on vous dira plus tard que c"est une célébrité sauf que, fraîchement débarquée à Bruxelles et n"ayant pas la télé vous ignoriez totalement qui il était ­ cet homme est arrivé vers vous, donc, et tout le monde l"a regardé, l"air mi effrayé-mi amusé, et vous a regardée dans la foulée.

Alors l"homme s"est planté devant vous.
Il vous a souri - la salle a retenu son souffle.
Puis il vous a embrassée - la salle a semblé soulagée, à moins qu"elle n"ait été déçue ?
Et il vous a dit ceci, que maintenant qu’il vous connaissait, chaque fois qu"il vous verrait il vous embrasserait, vous étiez délicieuse, et c"était juré-promis, jamais au grand jamais il n"y manquerait promis-juré.
Là pour le coup, soit vous avez souri, soit vous aviez déjà rougi.
Puis le film (merveilleux) a commencé, et vous avez oublié l"incident sus nommé.

Pire encore, vous n"y avez carrément plus repensé jusqu"à cette période grandiose, disons un an après, où vous êtes devenue Grande Caissière du Grand Cinéma Nova.
Et là, derrière la caisse où vous trôniez, vous l"avez reconnu qui avançait, alors vous avez pris l"air amusé, complice, et vous vous êtes préparée !
Pour un peu et n"eut été la vitre qui vous séparait, vous auriez presque tendu comiquement - si si, vous pouvez être comique - la joue pour le baiser promis-juré.
A la place vous avez jugé plus opportun de vous faire désirer, d"attendre sagement, et de lui laisser prendre les devants - vous êtes comme ça parfois, un brin chichiteuse. Vous vous êtes donc contentée de lui adresser votre Grand Sourire de Grande Caissière du Grand Cinéma Nova en espérant que, sourire auquel l"homme est resté royalement insensible et vous avez dû en être, royalement vexée.
Il avait l"air pressé, maussade, vous a juste demandé sur un drôle de ton si vous pouviez le laisser entrer gracieusement svp, vu qu"il était le célèbre M.Tartenpion et que donc, forcément, il était fauché.
De toute évidence votre frais minois ne lui disait plus rien, à M. Tartenpion, ce devait être cette année supplémentaire, qui vous avait marquée.
Bien que royalement vexée, vous l"avez laissé entrer sans broncher : M.Tartenpion-ça-ne-vous-disait-rien-comme-nom-puisque-vous-n"aviez-toujours-pas-la-télé, mais vous n"aviez pas envie d"avoir en prime l"air royalement sous-informée ! Et vous savez, oui, que vous venez d"abuser trois fois du terme royal, mais c"est pour bien monter que vous veniez d"arriver au Royaume de Belgique, et que tout vous y impressionnait.

Après cette entrée majestueuse, et au demeurant pas très rentable pour un pauvre cinéma déjà ultra fauché, vous vous êtes tout de même renseignée.
Et quand le projectionniste - Lawrence, le fils de Monsieur Vie sexuelle des Belges etc. - vous a informée que M. Tartenpion et l"Entarteur ne formaient qu"une seule et même entité, alors là vous avez mesuré la célébrité que vous aviez croisée, aujourd"hui comme il y a un an déjà ! L"Entarteur était tout de même un nom qui, à la radio, avait effleuré votre oreille, et vous avez été impressionnée, voire soulagée.
Parce que la première fois lors de la projection de Yael, vous auriez aussi bien pu prendre une tarte ! Et n"eut été la vitre qui vous séparait, la seconde aussi !

Puis vous avez réfléchi.
Rien dans votre degré de célébrité, ou de fatuité, ne justifiait (encore) que cet homme s"intéresse à vous de cette manière-là.
Donc quand il vous avait embrassée, c"était bien du spontané ! Tiens, et était-ce sur la joue ou bien sur la bouche, au fait ?
Du coup vous êtes retournée à vos billets bêtement flattée - être embrassée par l"Entarteur, tout de même, quelle belle anecdote à raconter à vos amis français ! Et peu importe que vous ayez appris par la suite que vous n"étiez pas la seule ni l"unique à avoir été par lui embrassée, cette réputation n"ayant pas atteint Paris, vous pouviez royalement l"occulter.
De nouveau vous avez été un peu triste, qu"en sortant il vous snobe autant qu"à l"entrée ; mais cet homme a tant de soucis on le sait, ne serait-ce qu"avec le cours de la chantilly qui ne cesse de grimper.
Et vous vous êtes consolée en vous disant qu"un jour, certainement, vous seriez célèbre, et odieuse, forcément, et qu"alors l"Entarteur serait bien obligé de s"intéresser d"encore plus près à vous promis-juré ! ce qui serait alors le signe évident de votre notoriété !

Elégamment nappée de chantilly, vous êtes sûre que vous seriez encore plus délicieuse que lors de cette première fois, années supplémentaires ou pas.
Et qu"à partir de là l"Entarteur ne vous oublierait pas, plus jamais.
Vous connaîtriez alors, une véritable félicité !

Edith Soonckindt, Bruxelles 2003



Premier cordage : la vertu et la force liées au cinéma Nova sont illustrées par le lieu même comme niche d’exploitation cinématographique, pavillon art et essai ; sa spécificité, produire du "sens" et des pratiques collectives.
Deuxième cordage : chaque embarquement pour l’exploration d’une contrée cinématographique est une remise en jeu, à l’eau, des énergies humaines qui constituent l’équipage ; la finalité, rapporter des trésors exposés au grand vent de la toile, des raretés (sonores, graphiques, gastronomiques) entreposées dans les cales.
Troisième cordage : les goûts et les couleurs se discutent, contrairement à l’adage. A l’écoute des points de vue, l’exercice des ponts-réunions est de saisir les potentiels carrefours avec d’autres opinions pour construire ensemble le chemin de la traversée. Autrement dit, dans la mesure où les dispositions prises pour amarrer/ancrer concernent l’équipage, la consultation et la discussion des modus operandi doivent avoir lieu sous peine de perdre le cap et de naviguer à vue.
Quatrième cordage : à force de travail et de savoir-faire, les loups de mer qui tiennent la barre, les t-v-oiles, le perchoir, la longue-vue, l’intendance (de l’accueil au foyer), perpétuent l’aventure dans la réalité bruxelloise, capitale européenne au temps tumultueux d’aujourd’hui.
Cinquième cordage : de la nécesité d’origine à sa consistance actuelle, le cinéma Nova se maintient au dessus, hors et au dedans des flots de la société marchande ; le marchandage des liquidités devient une mission diplomatique au même titre que la maîtrise à bord, de l’état de la coque à l’horizon choisi, dans la mesure où sa résistance-existence est constamment mise à l’épreuve des récifs dogmatiques et communautaires.
Sixième cordage : école de vie où le plaisir du grand air mènent la croisière, 7 ans de réflexion, flux et reflux au gré des courants et des états d’âmes mousses, lutins, pirates, stakhanovistes, poètes cosmiques...et autres qualités significatives de la mulptiplicité des caractères.
Septième cordage : la transmission du savoir-faire s’opère en dedans de façon nucléaire ; les atomes crochus s’établissent sur la base de multiples formes de gravitation et d’appréciation du temps pour libérer des énergies tantôt fondues, tantôt fendues et inventer de la puissance collective . Considérant que rien n’est acquis pour toujours, l’instant se redéfinit à l’intérieur du temps.
(Une attention à Bendyglu et la fée Rachel pour avoir inspiré cet essai et à tous ceux et celles qui participent à l’utopie).

Tamara



Imaginons le cinéma Nova comme un rafiot, machine à remonter le temps, qui vogue avec un équipage, pour la plupart des flibusiers libres de s’associer et de coopérer gracieusement à la constitution des pratiques collectives en son sein. Les traversées dans le temps se réalisent avec des règles de navigation, autant de ficelles à savoir manipuler.

Premier cordage : la vertu et la force liées au cinéma Nova sont illustrées par le lieu même comme niche d’exploitation cinématographique, pavillon art et essai ; sa spécificité, produire du "sens" et des pratiques collectives.
Deuxième cordage : chaque embarquement pour l’exploration d’une contrée cinématographique est une remise en jeu, à l’eau, des énergies humaines qui constituent l’équipage ; la finalité, rapporter des trésors exposés au grand vent de la toile, des raretés (sonores, graphiques, gastronomiques) entreposées dans les cales.
Troisième cordage : les goûts et les couleurs se discutent, contrairement à l’adage. A l’écoute des points de vue, l’exercice des ponts-réunions est de saisir les potentiels carrefours avec d’autres opinions pour construire ensemble le chemin de la traversée. Autrement dit, dans la mesure où les dispositions prises pour amarrer/ancrer concerne l’équipage, la consultation et la discussion des modus operandi doivent avoir lieu sous peine de perdre le cap et de naviguer à vue.
Quatrième cordage : à force de travail et de savoir-faire, les loups de mer qui tiennent la barre, les t-v-oiles, le perchoir, la longue-vue, l’intendance (de l’accueil au foyer), perpétuent l’aventure dans la réalité bruxelloise, capitale européenne au temps tumultueux d’aujourd’hui.

Cinquième cordage : de la nécesité d’origine à sa consistance actuelle, le cinéma Nova se maintient au dessus, hors et au dedans des flots de la société marchande ; le marchandage des liquidités devient une mission diplomatique au même titre que la maîtrise à bord, de l’état de la coque à l’horizon choisi, dans la mesure où sa résistance-existence est constamment mise à l’épreuve des récifs dogmatiques et communautaires.

Sixième cordage : école de vie où le plaisir des grands airs mènent la croisière, 7 ans de réflexion, flux et reflux au gré des courants et des états d’âmes mousses, lutins, pirates, stakhanovistes, poètes cosmiques...et autres qualités significatives de la multiplicité des caractères.

Septième cordage : la transmission du savoir-faire s’opère en dedans de façon nucléaire ; les atomes crochus s’établissent sur la base de multiples formes de gravitation et d’appréciation du temps2 pour libérer des énergies tantôt fondues, tantôt fendues et inventer de la puissance collective . Considérant que rien n’est acquis pour toujours, l’instant se rédinit à l’intérieur du temps.

Tamara



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