edito

POINT DE DEPART.
Cela pourrait être un acte de guerre ?, "Les enfants des Soninkés, des Bambaras, des Peuls, des Dioulas, des Ewoundous, des Dwalas - que sais-je encore ? - appartiennent à leurs ancêtres. Leur laver le cerveau pour en faire des Blancs, républicains, rationalistes et athées, c"est tout simplement un acte de guerre" (*), cela pourrait être l"enchantement ressenti devant la séquence "free jazz" dans les "appunti" de Pier Paolo Pasolini ou plus encore les puissances qui nous traversent à l"écoute du "free jazz".

CELEBRATION.
D"abord, nous désirons célébrer un moment intense et unique de la "Great Black Music", une alliance singulière entre la musique, le politique et le spirituel. Une lutte dans les formes musicales à mettre en relation avec l"histoire des luttes du peuple noir. Nous aimerions également imaginer cette programmation comme un manifeste puissant de vitalité et de créativité artistique pour les jours qui viennentŠ

QUESTIONNEMENTS.
Comment présenter à un public des années 00 une musique née dans les années 60 et découverte par nous dans les années 90 ? Rechercher et interroger ensuite, d"éventuels liens entre ces deux pratiques pourtant fondamentalement dissemblables : Cinéma et musique. "Pour pouvoir entendre faut-il renoncer à voir ? (Une restauration des puissances de l"écoute au détriment des séductions du visible) ()

AÏE AÏE AÏE.
Attention, on prévient les puristes (du cinéma, du free) : fuyez ! Une programmation collective et bigarrée, conçue de films-bijoux, de concerts tonitruants, de documentaires tâtonnants, de ramifications étranges, qui démontrent, une fois de plus, l"impossibilité de définir, d"enfermer le mouvement free.

* Tobie Nathan, L"influence qui guérit, Odile Jacob, 1994, p. 331.
Sur ce point, lire le très beau texte de Ph Carles et JL Comolli
"L"¦il contrôle, le corps écoute (filmer le free)", All that jazz,
Festival International du Film de Locarno, 2003