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Alternatives

La psychiatrie institutionnelle a produit de nombreux insatisfaits et révoltés. En 1975 est né à Bruxelles le réseau international "Alternative à la Psychiatrie", lié à Guattari et à La Borde, et qui avait pour vocation de rassembler des individus et des groupes qui souhaitaient rompre avec l’organisation bureaucratique et centralisée de la médecine mentale. En Belgique, c’est à cette époque que plusieurs associations et services de santé mentale ont vu le jour, notamment la Gerbe, toujours active, dont le but est de permettre à des personnes perturbées psychiquement de recréer des liens sociaux dans leur milieu de vie. De cette époque subsiste également, la communauté thérapeutique "la Devinière" et l’asbl "l’Autre lieu" en perpétuel requestionnement... A l’étranger, précisément au Québec, se sont développés depuis plusieurs années, des groupes d’entraide d’usagers de la psychiatrie qui proposent une alternative en pratiquant une gestion autonome des médicaments et en permettant au personnes de se réapproprier leur vie dans la cité. Aujourd’hui, la psychiatrie institutionnelle n’a-t-elle pas récupéré le terme "alternatif" en le réduisant à un simple label vidé de sa substance critique et novatrice ? 



Renaud Victor, 1975, FR, 35mm, vo fr , 93

"A TROP se pencher sur eux, c’est la meilleure position pour recevoir un coup de pied au derrière". Fernand Deligny, c’est une ligne, des lignes, ces remarquables "lignes d’erres" (transcriptions des déplacements et des agirs des enfants mutiques) qui ont fait rêver Gilles Deleuze et Félix Guattari. C’est aussi, dés 1945, son livre "Graine de crapule. Conseils aux éducateurs qui voudraient la cultiver". C’est être inlassablement avec les incurables, les invivables. En 1967, il s’installe définitivement dans une petite maison dans les Cévennes et crée un réseau de "présences proches". Il était une fois un NOUS et c’est justement là que nous mènent ce film-carnet-notes. Là, LOIN. Loin de ces "lieux prévus pour", "lieux exprès", "lieux tout à fait pour"... LOIN de la "loi du langage" oppressante. En plein milieu des Cévennes, en plein milieu d’une "tentative" : tracer des lignes "afin de voir ce qui (ne) nous regarde pas", "afin de voir ce que notre regard aveugle de parlant à bien du mal à voir". Ce film prend son temps, prend le rythme des "tentatives" et laisse tout s’entremêler, une vieille cafetière, quatre pierres plates, la nourriture qui cuit, l’eau, le feu, l’abri, le territoire, les trajets... Quiétude. "Personne ne cherche à savoir de quoi ils sont atteints, nous sommes à la recherche de ce qui nous manque pour être existant à leurs yeux"... Film-hommage aussi, à ce gamin-là, Janmari.

12.11 > 22:00 + 04.12 > 22:00


Renaud Victor, 1975, FR, 35mm, vo fr , 93

"A TROP se pencher sur eux, c’est la meilleure position pour recevoir un coup de pied au derrière". Fernand Deligny, c’est une ligne, des lignes, ces remarquables "lignes d’erres" (transcriptions des déplacements et des agirs des enfants mutiques) qui ont fait rêver Gilles Deleuze et Félix Guattari. C’est aussi, dés 1945, son livre "Graine de crapule. Conseils aux éducateurs qui voudraient la cultiver". C’est être inlassablement avec les incurables, les invivables. En 1967, il s’installe définitivement dans une petite maison dans les Cévennes et crée un réseau de "présences proches". Il était une fois un NOUS et c’est justement là que nous mènent ce film-carnet-notes. Là, LOIN. Loin de ces "lieux prévus pour", "lieux exprès", "lieux tout à fait pour"... LOIN de la "loi du langage" oppressante. En plein milieu des Cévennes, en plein milieu d’une "tentative" : tracer des lignes "afin de voir ce qui (ne) nous regarde pas", "afin de voir ce que notre regard aveugle de parlant à bien du mal à voir". Ce film prend son temps, prend le rythme des "tentatives" et laisse tout s’entremêler, une vieille cafetière, quatre pierres plates, la nourriture qui cuit, l’eau, le feu, l’abri, le territoire, les trajets... Quiétude. "Personne ne cherche à savoir de quoi ils sont atteints, nous sommes à la recherche de ce qui nous manque pour être existant à leurs yeux"... Film-hommage aussi, à ce gamin-là, Janmari.

12.11 > 22:00 + 04.12 > 22:00


Jean-Claude Lauzon, 1992, CA, 35mm, vo st fr & nl, 110

Il s’appelle Léolo Lozone et vit entouré d’une famille quelque peu dérangée. Sa mère a la force d’un grand bateau qui vogue sur un océan malade. Son père est convaincu que la santé vient en chiant. Il y a aussi ses soeurs Rita et Nanette, son frère Fernand, qu’il aime pour la tendresse de son ignorance et son grand-père, qui n’est pas un homme méchant, mais qui a quand même essayé de le tuer deux fois. C’est comme si l’hérédité de ce grand-père avait frappé la famille de plein fouet et qu’une petite cellule de trop s’était déposée dans le cerveau de tout le monde. Pour ne pas devenir fou, il lit et écrit beaucoup et s’envole sur les chansons de sa jolie voisine sicilienne. Ce film nous pose la question de l’hérédité. Peut-on vraiment y échapper ? Quels sont les moyens de résistances individuels d’un enfant dans un univers familial malade de la misère sociale et psychique ?

20.11 > 22:00


+ La forteresse sentimentale

Thierry Le Merre, 1997, FR, video, vo fr , 52

En 45 ans d’exil en psychiatrie, Louis Marie connaîtra, de placement en placement, la lobotomie, les viols, les passage à tabac, le cabanon, la faim, la camisole et l’abrutissement médicamenteux pour finalement conquérir sa liberté en construisant lentement "son histoire" de cet "enchaînement infernal" dans des entretiens filmés avec l’aide de médecins pendant dix ans. Pas à pas, Thierry Le Merre suit Louis qui réexplore les lieux de son errance psychiatrique et dont les mots dessinent l’inhumanité d’une psychiatrie asilaire. Thierry Le Merre prend soin de confronter le récit de Louis avec des rapports médicaux, des photographies d’archives et ponctue ce documentaire d’extraits d’entretiens filmés de Louis, comme autant de fragments d’une vie égarés en psychiatrie.

+ Maboul Palace

Atelier Vidéo du Code de l’Equipe, 2003, BE, video, vo fr , 20

Au départ de ce projet, il y a le désir des participants à l’atelier vidéo de réaliser une comédie sur le sujet de l’hospitalisation en psychiatrie. Partant des principes narratifs utilisés dans les films tels que "Jumanji", "The Cube" ou "Le prisonnier", le travail s’est effectué au départ des impressions, sentiments et souvenirs de patients du Code ayant raconté un séjour en hôpital psychiatrique. Ensuite, il a consisté à imaginer un univers ludique. Paul Cambier, un homme comme les autres, est soudain éjecté de son univers quotidien et "atterrit" brutalement dans le Maboul Palace dont il va progressivement découvrir les règles.

+ Rencontre
Luc Vigneault, ex-usager de la psychiatrie, consultant en santé mentale, viendra nous présenter le réseau d’entraide formé au Québec par des usagers et des professionnels de la santé mentale, et nous parlera de la gestion autonome des médicaments.

http://www.cam.org/~agidd/presentation.html

21.11 > 18:00


+ Des grilles dans la tête

Guy Lejeune, 1980, BE, video, vo fr , 50

Filmé près de vingt ans avant "La Devinière" de Benoît Dervaux (1999), "Des grilles dans la tête" nous montre, du moins pour certains d’entre eux, les mêmes résidents, mais enfants ou adolescents. Guy Lejeune a tenté d’être au plus près de cette expérience nouvelle en Belgique. Il s’est adapté à l’univers de ces êtres fragilisés, les invitant à nous parler, les filmant comme ils sont, avec énormément de pudeur et de tendresse. Ils créent des cabanes, inventent des jeux, dessinent, tissent entre eux de nouveaux liens... Il n’y a pas de soins, non plus de médicaments. Pas d’ateliers ni d’activités organisées. Souvent, la famille a rompu les liens. Cet endroit autre permet à ces enfants de ne pas subir les mauvais traitements de l’hôpital. Selon Michel Hock, ce n’est probablement pas ce qu’il y a de mieux, mais c’est mieux que l’asile qui les a détruits. Le film a reçu en son temps la "Clé d’or" du film psychiatrique au Festival international de Lorquin.

+ Rencontre
Notre invité, Michel Hock, psychologue de formation, créa la Devinière en 1976, un lieu de d’accueil et de thérapie, ouvrant ses portes à des enfants dits incurables, refusés par tous. Pour lui, la psychiatrie est aujourd’hui influencée par les firmes pharmaceutiques, elle est devenue un enfermement chimique.

25.11 > 20:00


Das Weisse Rauschen

Le bruit blanc

Hans Weingartner, 2000, DE, 35mm, vo st ang, 106

"Pour les médecins, j’étais schizophrène, mais pour la plupart du monde, j’étais seulement un idiot. En fait, je n’accordais pas d’importance à la façon dont les gens m’appelaient. Je cherchais simplement une vie qui me conviendrait". Lukas (Daniel Brühl, monsieur "Goodbye Lenin") cherche une vie qui pourrait lui convenir. En route vers Cologne pour rejoindre sa soeur, serveuse dans un bar, il fuit sa morne existence en province. Suite à la prise de substances hallucinogènes, les choses semblent changer radicalement et son cauchemar commence. Il entend des voix et devient obsédé par l’idée que ses proches, puis le monde entier, se sont ligués contre lui. La particularité de "White Sound" est de jouer sur la correspondance entre la perception de Lukas et les effets visuels et sonores. Au lieu d’en rester au huis clos familial, le film, conçu dans une logique de "road movie", le suit dans sa recherche du "son vierge". Premier long métrage, ce film rend compte de la difficulté de communiquer et traite avec sensibilité de la schizophrénie et tire parti de ses faiblesses pour rendre avec justesse la fragilité de cet état.

27.11 > 18:00 + 05.12 > 22:00


André Van In et Vincent Blanchet, 1979, BE, 35mm, vo nl st fr, 93

A la fin des années 70, Vincent Blanchet et André Van In ont planté leur caméra durant seize mois à Geel, à 45 kilomètres d’Anvers, une bourgade où des malades mentaux partagent la vie quotidienne des familles, sans contraintes ni préjugés. Là, depuis le XIIIè siècle, s’est poursuivie une tradition d’accueil des aliénés, à l’origine religieuse (sainte Dymphne ou Dympna, patronne du village, est la protectrice des aliénés), une forme de placement thérapeutique, l’"open door" (dans le jargon des spécialistes). En 1978, le village vit encore au rythme de ces pensionnaires, qui sont souvent devenus au fil des ans les enfants, les amis, les ouvriers agricoles, voire les nounous de leurs hôtes. Ils participent aux travaux de la ferme et semblent faire partie du paysage. Les habitants de Geel ne s’étonnent plus de leurs comportements parfois étranges. "Geel" tord le cou à tous ceux qui ne croient pas possible le placement en famille. Il s’agit d’une véritable alternative à l’asile, qui fait écho à la politique de réinsertion sociale des malades mentaux initiée en Italie par Franco Basaglia, ou, chez nous, à l’expérience des maisons communautaires des Peuls.

27.11 > 20:00


Daniel Karlin, 1974-1975, FR, video, vo st fr, 60

Cette émission télévisée fait partie d’un ensemble de 4 documentaires dressant un portrait de Bruno Bettelheim (1903-1990), psychanalyste américain, d’origine autrichienne. La série a été diffusée sous le titre "Un autre regard sur la folie". Avec Marcia, nous découvrons la réalité d’une petite fille autiste enfermée dans son mutisme et le processus thérapeutique de l’équipe de Bettelheim à l’Ecole orthogénique de Chicago pour entrer en communication avec elle. Et de façon plus spécifique, le rapport affectif privilégié que Marcia entretiendra avec son éducatrice. L’Ecole orthogénique est née en 1947 et offre aux enfants autistes un "milieu thérapeutique total", dont le cadre de vie et la solidarité qui unit soignants et patients constituent l’esprit et le "ciment". Le traitement repose sur un principe essentiel : procurer à l’enfant un environnement à tout instant favorable. La vie quotidienne de l’institution n’est soumise à aucune règle disciplinaire, le personnel devant respecter tout ce que fait l’enfant. Les seules interventions visent à protéger l’enfant, à le rassurer, et les seules interdictions posées sont celles dont on pense qu’elles auront un effet thérapeutique.

+ Seuls

Olivier Smolders & Thierry Knauff, 1989, BE, 35mn, sans dial, 12

L’impermanence des choses, ici niée par le balancement compulsif des enfants autistes de la Petite Maison de Chastre, comme ultime pied de nez à la mort.

05.12 > 18:00


Colifata, en espagnol, signifie foldingue. Depuis une dizaine d’années résonne dans les rues de Buenos Aires et de toute l’Amérique latine, les voix des colifatitos, les résidents et résidentes de la clinique psychiatrique de la Borda. La radio des fous permet d’entendre tous ceux qu’on n’écoute plus. Animée par un psychothérapeute, les fous s’y expriment, parlent de leur vie, chantent, débatent, lisent leurs poèmes ou nous entretiennent de leur passion. L’auditeur est ainsi à nouveau confronté à cette folie que l’on veut nous cacher, rappellé dans sa différence et son étrangeté, et le fou relie avec le lien social qui fait défaut.

+ Vigade ? [Comment ça va ?]

François Pirotte, 2001, BE, video, vo fr , 50

Un groupe de neuf adolescents psychotiques partent pour la première fois en vacances avec l’idée de faire un film. Ils racontent leur séjour en camp de vacances au Luxembourg. "Ca" parle autrement, chacun trouve son rythme, ses vacances. Quatre d’entre eux réalisent chacun un court-métrage qui sera repris dans ce documentaire. La vidéo est mise au service d’un traitement de l’image de soi, du miroir, de l’imaginaire, du symbolique et du réel. Sur une idée d’Alessandro Damazzio, un des enfant et Frédéric Bourlez, animateur de l’asbl "La Porte Ouverte", qui viendra présenter son film.

05.12 > 20:00


Jean-Claude Lauzon, 1992, CA, 35mm, vo st fr & nl, 110

Il s’appelle Léolo Lozone et vit entouré d’une famille quelque peu dérangée. Sa mère a la force d’un grand bateau qui vogue sur un océan malade. Son père est convaincu que la santé vient en chiant. Il y a aussi ses soeurs Rita et Nanette, son frère Fernand, qu’il aime pour la tendresse de son ignorance et son grand-père, qui n’est pas un homme méchant, mais qui a quand même essayé de le tuer deux fois. C’est comme si l’hérédité de ce grand-père avait frappé la famille de plein fouet et qu’une petite cellule de trop s’était déposée dans le cerveau de tout le monde. Pour ne pas devenir fou, il lit et écrit beaucoup et s’envole sur les chansons de sa jolie voisine sicilienne. Ce film nous pose la question de l’hérédité. Peut-on vraiment y échapper ? Quels sont les moyens de résistances individuels d’un enfant dans un univers familial malade de la misère sociale et psychique ?

20.11 > 22:00


+ La forteresse sentimentale

Thierry Le Merre, 1997, FR, video, vo fr , 52

En 45 ans d’exil en psychiatrie, Louis Marie connaîtra, de placement en placement, la lobotomie, les viols, les passage à tabac, le cabanon, la faim, la camisole et l’abrutissement médicamenteux pour finalement conquérir sa liberté en construisant lentement "son histoire" de cet "enchaînement infernal" dans des entretiens filmés avec l’aide de médecins pendant dix ans. Pas à pas, Thierry Le Merre suit Louis qui réexplore les lieux de son errance psychiatrique et dont les mots dessinent l’inhumanité d’une psychiatrie asilaire. Thierry Le Merre prend soin de confronter le récit de Louis avec des rapports médicaux, des photographies d’archives et ponctue ce documentaire d’extraits d’entretiens filmés de Louis, comme autant de fragments d’une vie égarés en psychiatrie.

+ Maboul Palace

Atelier Vidéo du Code de l’Equipe, 2003, BE, video, vo fr , 20

Au départ de ce projet, il y a le désir des participants à l’atelier vidéo de réaliser une comédie sur le sujet de l’hospitalisation en psychiatrie. Partant des principes narratifs utilisés dans les films tels que "Jumanji", "The Cube" ou "Le prisonnier", le travail s’est effectué au départ des impressions, sentiments et souvenirs de patients du Code ayant raconté un séjour en hôpital psychiatrique. Ensuite, il a consisté à imaginer un univers ludique. Paul Cambier, un homme comme les autres, est soudain éjecté de son univers quotidien et "atterrit" brutalement dans le Maboul Palace dont il va progressivement découvrir les règles.

+ Rencontre
Luc Vigneault, ex-usager de la psychiatrie, consultant en santé mentale, viendra nous présenter le réseau d’entraide formé au Québec par des usagers et des professionnels de la santé mentale, et nous parlera de la gestion autonome des médicaments.

http://www.cam.org/~agidd/presentation.html

21.11 > 18:00


+ Des grilles dans la tête

Guy Lejeune, 1980, BE, video, vo fr , 50

Filmé près de vingt ans avant "La Devinière" de Benoît Dervaux (1999), "Des grilles dans la tête" nous montre, du moins pour certains d’entre eux, les mêmes résidents, mais enfants ou adolescents. Guy Lejeune a tenté d’être au plus près de cette expérience nouvelle en Belgique. Il s’est adapté à l’univers de ces êtres fragilisés, les invitant à nous parler, les filmant comme ils sont, avec énormément de pudeur et de tendresse. Ils créent des cabanes, inventent des jeux, dessinent, tissent entre eux de nouveaux liens... Il n’y a pas de soins, non plus de médicaments. Pas d’ateliers ni d’activités organisées. Souvent, la famille a rompu les liens. Cet endroit autre permet à ces enfants de ne pas subir les mauvais traitements de l’hôpital. Selon Michel Hock, ce n’est probablement pas ce qu’il y a de mieux, mais c’est mieux que l’asile qui les a détruits. Le film a reçu en son temps la "Clé d’or" du film psychiatrique au Festival international de Lorquin.

+ Rencontre
Notre invité, Michel Hock, psychologue de formation, créa la Devinière en 1976, un lieu de d’accueil et de thérapie, ouvrant ses portes à des enfants dits incurables, refusés par tous. Pour lui, la psychiatrie est aujourd’hui influencée par les firmes pharmaceutiques, elle est devenue un enfermement chimique.

25.11 > 20:00


Das Weisse Rauschen

Le bruit blanc

Hans Weingartner, 2000, DE, 35mm, vo st ang, 106

"Pour les médecins, j’étais schizophrène, mais pour la plupart du monde, j’étais seulement un idiot. En fait, je n’accordais pas d’importance à la façon dont les gens m’appelaient. Je cherchais simplement une vie qui me conviendrait". Lukas (Daniel Brühl, monsieur "Goodbye Lenin") cherche une vie qui pourrait lui convenir. En route vers Cologne pour rejoindre sa soeur, serveuse dans un bar, il fuit sa morne existence en province. Suite à la prise de substances hallucinogènes, les choses semblent changer radicalement et son cauchemar commence. Il entend des voix et devient obsédé par l’idée que ses proches, puis le monde entier, se sont ligués contre lui. La particularité de "White Sound" est de jouer sur la correspondance entre la perception de Lukas et les effets visuels et sonores. Au lieu d’en rester au huis clos familial, le film, conçu dans une logique de "road movie", le suit dans sa recherche du "son vierge". Premier long métrage, ce film rend compte de la difficulté de communiquer et traite avec sensibilité de la schizophrénie et tire parti de ses faiblesses pour rendre avec justesse la fragilité de cet état.

27.11 > 18:00 + 05.12 > 22:00


André Van In & Vincent Blanchet, 1979, BE, 35mm, vo nl st fr, 93

A la fin des années 70, Vincent Blanchet et André Van In ont planté leur caméra durant seize mois à Geel, à 45 kilomètres d’Anvers, une bourgade où des malades mentaux partagent la vie quotidienne des familles, sans contraintes ni préjugés. Là, depuis le XIIIè siècle, s’est poursuivie une tradition d’accueil des aliénés, à l’origine religieuse (sainte Dymphne ou Dympna, patronne du village, est la protectrice des aliénés), une forme de placement thérapeutique, l’"open door" (dans le jargon des spécialistes). En 1978, le village vit encore au rythme de ces pensionnaires, qui sont souvent devenus au fil des ans les enfants, les amis, les ouvriers agricoles, voire les nounous de leurs hôtes. Ils participent aux travaux de la ferme et semblent faire partie du paysage. Les habitants de Geel ne s’étonnent plus de leurs comportements parfois étranges. "Geel" tord le cou à tous ceux qui ne croient pas possible le placement en famille. Il s’agit d’une véritable alternative à l’asile, qui fait écho à la politique de réinsertion sociale des malades mentaux initiée en Italie par Franco Basaglia, ou, chez nous, à l’expérience des maisons communautaires des Peuls.

27.11 > 20:00


Daniel Karlin, 1974-1975, FR, video, vo st fr, 60

Cette émission télévisée fait partie d’un ensemble de 4 documentaires dressant un portrait de Bruno Bettelheim (1903-1990), psychanalyste américain, d’origine autrichienne. La série a été diffusée sous le titre "Un autre regard sur la folie". Avec Marcia, nous découvrons la réalité d’une petite fille autiste enfermée dans son mutisme et le processus thérapeutique de l’équipe de Bettelheim à l’Ecole orthogénique de Chicago pour entrer en communication avec elle. Et de façon plus spécifique, le rapport affectif privilégié que Marcia entretiendra avec son éducatrice. L’Ecole orthogénique est née en 1947 et offre aux enfants autistes un "milieu thérapeutique total", dont le cadre de vie et la solidarité qui unit soignants et patients constituent l’esprit et le "ciment". Le traitement repose sur un principe essentiel : procurer à l’enfant un environnement à tout instant favorable. La vie quotidienne de l’institution n’est soumise à aucune règle disciplinaire, le personnel devant respecter tout ce que fait l’enfant. Les seules interventions visent à protéger l’enfant, à le rassurer, et les seules interdictions posées sont celles dont on pense qu’elles auront un effet thérapeutique.

+ Seuls

Olivier Smolders & Thierry Knauff, 1989, BE, 35mn, sans dial, 12

L’impermanence des choses, ici niée par le balancement compulsif des enfants autistes de la Petite Maison de Chastre, comme ultime pied de nez à la mort.

05.12 > 18:00


Colifata, en espagnol, signifie foldingue. Depuis une dizaine d’années résonne dans les rues de Buenos Aires et de toute l’Amérique latine, les voix des colifatitos, les résidents et résidentes de la clinique psychiatrique de la Borda. La radio des fous permet d’entendre tous ceux qu’on n’écoute plus. Animée par un psychothérapeute, les fous s’y expriment, parlent de leur vie, chantent, débatent, lisent leurs poèmes ou nous entretiennent de leur passion. L’auditeur est ainsi à nouveau confronté à cette folie que l’on veut nous cacher, rappellé dans sa différence et son étrangeté, et le fou relie avec le lien social qui fait défaut.

+ Vigade ? [Comment ça va ?]

François Pirotte, 2001, BE, video, vo fr , 50

Un groupe de neuf adolescents psychotiques partent pour la première fois en vacances avec l’idée de faire un film. Ils racontent leur séjour en camp de vacances au Luxembourg. "Ca" parle autrement, chacun trouve son rythme, ses vacances. Quatre d’entre eux réalisent chacun un court-métrage qui sera repris dans ce documentaire. La vidéo est mise au service d’un traitement de l’image de soi, du miroir, de l’imaginaire, du symbolique et du réel. Sur une idée d’Alessandro Damazzio, un des enfant et Frédéric Bourlez, animateur de l’asbl "La Porte Ouverte", qui viendra présenter son film.

05.12 > 20:00


squelettes/rubrique-3.html
lang: fr
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pos: aval