La psychiatrie institutionnelle a produit de nombreux insatisfaits et révoltés. En 1975 est né à Bruxelles le réseau international "Alternative à la Psychiatrie", lié à Guattari et à La Borde, et qui avait pour vocation de rassembler des individus et des groupes qui souhaitaient rompre avec l’organisation bureaucratique et centralisée de la médecine mentale. En Belgique, c’est à cette époque que plusieurs associations et services de santé mentale ont vu le jour, notamment la Gerbe, toujours active, dont le but est de permettre à des personnes perturbées psychiquement de recréer des liens sociaux dans leur milieu de vie. De cette époque subsiste également, la communauté thérapeutique "la Devinière" et l’asbl "l’Autre lieu" en perpétuel requestionnement... A l’étranger, précisément au Québec, se sont développés depuis plusieurs années, des groupes d’entraide d’usagers de la psychiatrie qui proposent une alternative en pratiquant une gestion autonome des médicaments et en permettant au personnes de se réapproprier leur vie dans la cité. Aujourd’hui, la psychiatrie institutionnelle n’a-t-elle pas récupéré le terme "alternatif" en le réduisant à un simple label vidé de sa substance critique et novatrice ?