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squelettes/rubrique-3.html

Antipsychiatry

Dans les années 60-70, un certain nombre d’expériences ont marqué la théorie et la pratique psychiatriques. Ces expériences ont pour prémisse l"idée que le trouble mental n"est pas une maladie en soi, mais une forme de réponse d"un individu à une pression psycho-sociale devenue intolérable. Il convient alors d"accompagner le sujet dans son voyage intérieur en étant le plus tolérant et le moins répressif possible. L"antipsychiatrie nie la réalité clinique du trouble mental et considère les réponses médicales qui lui sont apportées (enfermement, chimiothérapie, traitements de chocs) comme inhumaines. Dénonçant la violence de la psychiatrie traditionnelle présentée comme outil de répression sociale, Ronald Laing et David Cooper, deux médecins anglais, fondent à Londres trois lieux d"accueils thérapeutiques, qui auront pour but de responsabiliser les malades dans leur prise en charge et de leur rendre le pouvoir sur leur vie. Pour eux, la maladie mentale naît de l"oppression sociale et familiale. Pour guérir, il faut radicalement changer de modèle social et familial et laisser la maladie évoluer à son point extrême, au lieu de l"arrêter par la prise en charge et le traitement. En France, Jean Oury mène à La Borde une expérience de psychiatrie libérée qui, sous l"influence de Félix Guattari, va devenir perméable aux convulsions politiques extérieures. En Italie, Franco Basaglia, psychiatre à l"hôpital psychiatrique de Trieste est l"inspirateur de la loi qui, en 1978, a fermé les asiles en Italie. Les pratiques antipsychiatriques ont renouvelé le champ de réflexion sur la folie, sur l"opposition entre normalité et pathologie. Elle a largement contribué à vider les hôpitaux psychiatriques, et participé à humaniser les soins. Elle a essaimé dans quantité d"associations et de pratiques alternatives qui ont toujours cours.



Englar Alheimsins

Les anges de l’univers

Fridrik Thor Fridriksson, 2000, IS, 35mm, vo st fr, 96

Paul est schizophrène et semble intégré dans sa famille, jusqu’au jour où, suite à une déception amoureuse, il pète un câble. Ses parents le conduisent à l’hôpital psychiatrique où il rencontre Oli Beatle qui pense être l’auteur des chansons des Beatles qu’il leur aurait envoyées par télépathie, Victor qui se prend pour Hitler et Pierre qui pense avoir écrit une thèse sur Schiller. Au bout d’un certain temps, Paul va mieux. Il retourne chez ses parents. Mais peu après, il rechute et, comme au Monopoly : retour case départ, ou plutôt en "prison". Devenus de plus en plus dociles, Paul et ses amis de l’hôpital ont l’autorisation de sortir. Ils décident de se rendre dans un restaurant de haut standing afin d’y faire un somptueux repas. Au moment de l’addition, l’un d’entre eux demande au garçon de téléphoner à la police pour les ramener à l’hôpital psychiatrique. La fin est beaucoup moins drôle (mais on ne vous la donne pas)... Cette fiction met le doigt sur l’absence de suivi post-psychiatrique.

13.11 > 22:00 + 19.11 > 22:00


Ken Loach, 1971, GB, 35mm, vo st fr & nl, 108

Janice, une jeune fille de dix-neuf ans vit avec ses parents dans un pavillon de la banlieue londonienne. Ecartelée entre un père effacé et une mère dominatrice, elle se réfugie peu à peu dans un mutisme qui la conduit à être internée. De tranquillisants en électrochocs, son état se détériore. Tout en refusant de se plier aux codes d’une société conformiste, Janice ne trouve pas les armes nécessaires pour conquérir son autonomie. Exclue de la société, elle n’est plus traitée que comme un cas psychiatrique. Sur le thème de l’asile engendrant la folie, "Family life" est un réquisitoire contre le dogme parental de la "normalité" et l’intolérance médicale, et un virulent plaidoyer en faveur des théories de Laing (ici fictionnalisé par le personnage du Dr Donaldson), davantage centrées sur la parole et l’écoute. "Je pense que les schizophrènes ont plus de choses à apprendre aux psychiatres sur leur monde intérieur, que les psychiatres aux malades", aimait à dire le médecin anglais. Un film trentenaire qui nous fait froid dans le dos tant il parle encore de nos relations familiales actuelles.

13.11 > 20:00


Malek Bensmaïl, 2004, DZ-FR, video, vo st fr, 5

En suivant au quotidien médecins, malades et familles dans le service de psychiatrie d’un hôpital de Constantine, le film tente de comprendre les souffrances que peuvent vivre, aujourd’hui les Algériens et de cerner le malaise social dominant dans ce pays, les difficultés qu’il rencontre pour définir son identité collective et nationale. La société algérienne a été profondément bouleversée durant le siècle dernier. La colonisation tout d’abord, a mis en contact - violent - deux cultures. Depuis 1962 et plus encore ces dix dernières années, l’Algérie n’a cessé d’être travaillée par l’opposition tradition/modernité, valeurs religieuses/valeurs démocratiques. S’intéresser à ce qui se passe aujourd’hui dans un hôpital algérien de psychiatrie est une façon de prendre le pouls de cette société en s’écartant du tourbillon des événements et de leur médiatisation. L’auteur dédie son film à son père, l’un des fondateurs de la psychiatrie algérienne.

13.11 > 22:00 + 19.11 > 22:00


Englar Alheimsins

Les anges de l’univers

Fridrik Thor Fridriksson, 2000, IS, 35mm, vo st fr, 96

Paul est schizophrène et semble intégré dans sa famille, jusqu’au jour où, suite à une déception amoureuse, il pète un câble. Ses parents le conduisent à l’hôpital psychiatrique où il rencontre Oli Beatle qui pense être l’auteur des chansons des Beatles qu’il leur aurait envoyées par télépathie, Victor qui se prend pour Hitler et Pierre qui pense avoir écrit une thèse sur Schiller. Au bout d’un certain temps, Paul va mieux. Il retourne chez ses parents. Mais peu après, il rechute et, comme au Monopoly : retour case départ, ou plutôt en "prison". Devenus de plus en plus dociles, Paul et ses amis de l’hôpital ont l’autorisation de sortir. Ils décident de se rendre dans un restaurant de haut standing afin d’y faire un somptueux repas. Au moment de l’addition, l’un d’entre eux demande au garçon de téléphoner à la police pour les ramener à l’hôpital psychiatrique. La fin est beaucoup moins drôle (mais on ne vous la donne pas)... Cette fiction met le doigt sur l’absence de suivi post-psychiatrique.

13.11 > 22:00 + 19.11 > 22:00


Asylum

Fous de vivre

Peter Robinson, 1972, GB, 16mm, vo ang , 96

Dans les années 60, Ronald Laing fonde dans la région londonienne plusieurs lieux d’accueils thérapeutiques ou "households", dont le but est de mettre les patients à l’abri des agressions de la psychiatrie traditionnelle. La communauté d’Archway est de 1969 à 1972 un des principaux lieux où va émerger un regard radicalement neuf sur la maladie mentale et où la "thérapie" consistera à tenter de responsabiliser les malades dans leur prise en charge et de leur rendre le pouvoir sur leur propre vie. C’est cet univers que le cinéaste américain Peter Robinson, flanqué d’une équipe légère, va explorer sept semaines durant. Il en a tiré un petit bijou de cinéma-vérité, loin des clichés sur les "fous". Et quand, dans une scène renversante, le père d’un patient explique, avec entrain, qu’il a loué les services d’une fille pour un rendez-vous avec son fils catatonique, on se demande qui est à enfermer... Archway ressemble un peu à une société tribale. David, l’intellectuel impétueux, entraîne tout qui l’écoute dans un discours sans fin sans cesse menacé d’auto-invalidation. Julia, consumée par le besoin émotionnel de clamer sa bonne santé mentale, régresse dans l’enfance. "C’est le seul témoignage filmé que nous ayons qui montre ce que nous pensons devoir faire pour - disons : pour les gens qui sentent que la société les a détruits" (Ronald Laing).

14.11 > 20:00


Ken Loach, 1971, GB, 35mm, vo st fr & nl, 108

Janice, une jeune fille de dix-neuf ans vit avec ses parents dans un pavillon de la banlieue londonienne. Ecartelée entre un père effacé et une mère dominatrice, elle se réfugie peu à peu dans un mutisme qui la conduit à être internée. De tranquillisants en électrochocs, son état se détériore. Tout en refusant de se plier aux codes d’une société conformiste, Janice ne trouve pas les armes nécessaires pour conquérir son autonomie. Exclue de la société, elle n’est plus traitée que comme un cas psychiatrique. Sur le thème de l’asile engendrant la folie, "Family life" est un réquisitoire contre le dogme parental de la "normalité" et l’intolérance médicale, et un virulent plaidoyer en faveur des théories de Laing (ici fictionnalisé par le personnage du Dr Donaldson), davantage centrées sur la parole et l’écoute. "Je pense que les schizophrènes ont plus de choses à apprendre aux psychiatres sur leur monde intérieur, que les psychiatres aux malades", aimait à dire le médecin anglais. Un film trentenaire qui nous fait froid dans le dos tant il parle encore de nos relations familiales actuelles.

13.11 > 20:00


Malek Bensmaïl, 2004, DZ-DE, video, vo st fr, 5

En suivant au quotidien médecins, malades et familles dans le service de psychiatrie d’un hôpital de Constantine, le film tente de comprendre les souffrances que peuvent vivre, aujourd’hui les Algériens et de cerner le malaise social dominant dans ce pays, les difficultés qu’il rencontre pour définir son identité collective et nationale. La société algérienne a été profondément bouleversée durant le siècle dernier. La colonisation tout d’abord, a mis en contact - violent - deux cultures. Depuis 1962 et plus encore ces dix dernières années, l’Algérie n’a cessé d’être travaillée par l’opposition tradition/modernité, valeurs religieuses/valeurs démocratiques. S’intéresser à ce qui se passe aujourd’hui dans un hôpital algérien de psychiatrie est une façon de prendre le pouls de cette société en s’écartant du tourbillon des événements et de leur médiatisation. L’auteur dédie son film à son père, l’un des fondateurs de la psychiatrie algérienne.

13.11 > 22:00 + 19.11 > 22:00


Tag der Idioten

Le jour des idiots

Werner Schroeter, 1982, BDR, 35mm, vo st fr, 105

Carole Schneider (Carole Bouquet, dans un de ses premiers rôles, plutôt déshabillé) est une jeune femme charmante autant qu’excentrique. L’insouciance d’une vie aisée et d’un milieu bien-comme-il-faut la laisse toutefois insatisfaite. Son petit ami semble bien incapable d’apporter la moindre réponse à ses demandes émotionnelles. Pour attirer l’attention sur elle, elle dénonce comme dangereux terroristes ses paisibles voisins. Par ce petit détail, le réalisateur pointe la paranoïa, savamment entretenue par le gouvernement, qui avait touché la société allemande pendant les "années de plomb". Ses outrances amènent Carol dans un asile psychiatrique assez étrange, qui peut être vu comme la métaphore d’une société avide de se débarrasser de tous ses "gêneurs". Werner Schroeter signe ici une oeuvre qui, si elle renoue avec la structure narrative linéaire (après une série de films-collages expérimentaux), utilise pour traduire l’état d’esprit de sa protagoniste des séquences hallucinées, dont le montage sert à créer une désorientation spatiale et temporelle. L’essentiel de la signification du film est délivré par le corps de Carole, ses expressions faciales et sa gestique, bien plus que par les dialogues. Un film âpre et complexe qui fait voler en éclat toutes les prison-asiles du désir. Il a reçu en Allemagne le Bundesfilmpreis de la meilleure réalisation.

14.11 > 22:00 + 27.11 > 22:00


René Féret, 1975, FR, 35mm, vo fr , 80

"J’étais acteur de théâtre. Mon père est mort prématurément. J’avais 22 ans. Je l’ai très mal supporté. Alors que je jouais un très grand rôle dans une pièce de Dario Fo en Bretagne, j’ai fait une sorte de dépression nerveuse. Je tombais dans les pommes en scène. Je devais culpabiliser d’être encore en vie. Je ressentais le vertige d’une problématique vaste et mystérieuse qui allait être la source des sujets de mes films à venir. Mais j’étais encore très loin du cinéma. Ma déprime a été dramatique. J’ai fait une tentative de suicide, heureusement ratée, qui m’a mené dans un hôpital psychiatrique, dans le Nord, à Armentières. Juste pendant les événements de mai 68... J’en suis sorti trois mois après, marqué par ce que j’y avais vu : le malheur de la folie, l’enfermement, la force de l’institution, les groupes : médecins, infirmiers, malades... Je n’ai eu de cesse de raconter ça à mes amis. Six ans après, j’ai eu la force d’écrire un scénario et de chercher les moyens de réaliser un film" (René Féret). Prix Jean-Vigo en 1975.

+ Charlotte quelque part

Jean-Baptiste de Laubier, 2003, FR, video, vo fr , 13

Charlotte a écrit son journal à l’hôpital Sainte-Anne entre 1998 et 1999. Mis en images avec une grande sensibilité par son frère, ce texte est mis en rapport avec le quotidien de personnes anonymes, croisées dans les rues de Paris. Un voyage dans les confins de l’âme...

19.11 > 20:00


Asylum

Fous de vivre

Peter Robinson, 1972, GB, 16mm, vo ang , 96

Dans les années 60, Ronald Laing fonde dans la région londonienne plusieurs lieux d’accueils thérapeutiques ou "households", dont le but est de mettre les patients à l’abri des agressions de la psychiatrie traditionnelle. La communauté d’Archway est de 1969 à 1972 un des principaux lieux où va émerger un regard radicalement neuf sur la maladie mentale et où la "thérapie" consistera à tenter de responsabiliser les malades dans leur prise en charge et de leur rendre le pouvoir sur leur propre vie. C’est cet univers que le cinéaste américain Peter Robinson, flanqué d’une équipe légère, va explorer sept semaines durant. Il en a tiré un petit bijou de cinéma-vérité, loin des clichés sur les "fous". Et quand, dans une scène renversante, le père d’un patient explique, avec entrain, qu’il a loué les services d’une fille pour un rendez-vous avec son fils catatonique, on se demande qui est à enfermer... Archway ressemble un peu à une société tribale. David, l’intellectuel impétueux, entraîne tout qui l’écoute dans un discours sans fin sans cesse menacé d’auto-invalidation. Julia, consumée par le besoin émotionnel de clamer sa bonne santé mentale, régresse dans l’enfance. "C’est le seul témoignage filmé que nous ayons qui montre ce que nous pensons devoir faire pour - disons : pour les gens qui sentent que la société les a détruits" (Ronald Laing).

14.11 > 20:00


Raymond Depardon, 1980, FR-IT, 35mm, vo it st fr, 98

Epigone français de Wiseman (dont le "Titicut Follies" en 1967 créait le scandale en montrant toute l’obscénité du traitement réservé aux pensionnaires d’une prison d’Etat réservée aux fous) et photographe renommé, Raymond Depardon décrit dans San Clemente (1982) un asile d’aliénés en mutation, dans une petite île de la lagune vénitienne. Là s’est construit une tentative de "psychiatrie alternative", inspirée par les travaux du docteur Franco Basaglia, l’un des militants essentiels du groupe Psychiatrica democratica, soutenu par le parti communiste italien, et inspirateur de la loi qui, en 1978, a fermé les asiles en Italie. "En fermant l’hôpital, déclare-t-il, nous annonçons aussi la fin de sa logique. L’asile est une institution de répression, de torture et d’isolement". L’idée maîtresse de Basaglia était qu’"une nation civilisée ne peut évoluer qu’en intégrant ce qu’on appelle ses tarés", c’est-à-dire qu’il ne faut pas exclure pour soigner, mais intégrer. En cela, il a voulu dénoncer la notion de confort social que représente le fait d’enfermer le malade mental pour être tranquille dans sa ville. Ce film a été tourné en dix jours, pendant le carnaval de Venise, peu de temps avant la fermeture de l’hôpital.

+ Contacts

Raymond Depardon & Roger Ikhlef, 1990, FR, video, vo fr , 13

Raymond Depardon passe en revue et commente lui-même les planches-contact du travail photographique sur "San Clemente", expliquant son approche et la replaçant dans le contexte de ses activités de reporter de l’époque.

20.11 > 18:00 + 02.12 > 22:00


Jean-Claude Lauzon, 1992, CA, 35mm, vo st fr & nl, 110

Il s’appelle Léolo Lozone et vit entouré d’une famille quelque peu dérangée. Sa mère a la force d’un grand bateau qui vogue sur un océan malade. Son père est convaincu que la santé vient en chiant. Il y a aussi ses soeurs Rita et Nanette, son frère Fernand, qu’il aime pour la tendresse de son ignorance et son grand-père, qui n’est pas un homme méchant, mais qui a quand même essayé de le tuer deux fois. C’est comme si l’hérédité de ce grand-père avait frappé la famille de plein fouet et qu’une petite cellule de trop s’était déposée dans le cerveau de tout le monde. Pour ne pas devenir fou, il lit et écrit beaucoup et s’envole sur les chansons de sa jolie voisine sicilienne. Ce film nous pose la question de l’hérédité. Peut-on vraiment y échapper ? Quels sont les moyens de résistances individuels d’un enfant dans un univers familial malade de la misère sociale et psychique ?

20.11 > 22:00


Tag der Idioten

Le jour des idiots

Werner Schroeter, 1982, BDR, 35mm, vo st fr, 105

Carole Schneider (Carole Bouquet, dans un de ses premiers rôles, plutôt déshabillé) est une jeune femme charmante autant qu’excentrique. L’insouciance d’une vie aisée et d’un milieu bien-comme-il-faut la laisse toutefois insatisfaite. Son petit ami semble bien incapable d’apporter la moindre réponse à ses demandes émotionnelles. Pour attirer l’attention sur elle, elle dénonce comme dangereux terroristes ses paisibles voisins. Par ce petit détail, le réalisateur pointe la paranoïa, savamment entretenue par le gouvernement, qui avait touché la société allemande pendant les "années de plomb". Ses outrances amènent Carol dans un asile psychiatrique assez étrange, qui peut être vu comme la métaphore d’une société avide de se débarrasser de tous ses "gêneurs". Werner Schroeter signe ici une oeuvre qui, si elle renoue avec la structure narrative linéaire (après une série de films-collages expérimentaux), utilise pour traduire l’état d’esprit de sa protagoniste des séquences hallucinées, dont le montage sert à créer une désorientation spatiale et temporelle. L’essentiel de la signification du film est délivré par le corps de Carole, ses expressions faciales et sa gestique, bien plus que par les dialogues. Un film âpre et complexe qui fait voler en éclat toutes les prison-asiles du désir. Il a reçu en Allemagne le Bundesfilmpreis de la meilleure réalisation.

14.11 > 22:00 + 27.11 > 22:00


Jane Campion, 1990, NZ, 35mm, vo st fr & nl, 158

Ce film est l’adaptation de 3 autobiographies rédigées en 1983, 1984, 1985 par l’écrivaine néo-zélandaise, Janet Frame (1924-2004). Présenté à Venise, il reçoit le prix spécial du Jury en 1990. L’histoire évoque la vie tragique de la romancière, issue du milieu ouvrier et intéressée très jeune par l’écriture. Solitaire et incomprise, sa différence recevra le nom de "schizophrénie" et sera internée pendant 8 ans dans un asile psychiatrique. Elle devra sa libération à la notoriété que lui apportèrent ses récits. Jamais prix littéraire n’aura sauvé une vie au sens premier du terme. A travers ce vécu, on traverse le quotidien des institutions psychiatriques tel qu’il existait dans les années 40-50, découvrant l’inhumanité de certains traitements et les nombreuses erreurs commises par le personnel médical. Les derniers passages du film laissent entrevoir la révolution du secteur asilaire survenu dans les années 70 laissant plus de place à la parole et à l’écoute du patient.

21.11 > 21:00


René Féret, 1975, FR, 35mm, vo fr , 80

"J’étais acteur de théâtre. Mon père est mort prématurément. J’avais 22 ans. Je l’ai très mal supporté. Alors que je jouais un très grand rôle dans une pièce de Dario Fo en Bretagne, j’ai fait une sorte de dépression nerveuse. Je tombais dans les pommes en scène. Je devais culpabiliser d’être encore en vie. Je ressentais le vertige d’une problématique vaste et mystérieuse qui allait être la source des sujets de mes films à venir. Mais j’étais encore très loin du cinéma. Ma déprime a été dramatique. J’ai fait une tentative de suicide, heureusement ratée, qui m’a mené dans un hôpital psychiatrique, dans le Nord, à Armentières. Juste pendant les événements de mai 68... J’en suis sorti trois mois après, marqué par ce que j’y avais vu : le malheur de la folie, l’enfermement, la force de l’institution, les groupes : médecins, infirmiers, malades... Je n’ai eu de cesse de raconter ça à mes amis. Six ans après, j’ai eu la force d’écrire un scénario et de chercher les moyens de réaliser un film" (René Féret). Prix Jean-Vigo en 1975.

+ Charlotte quelque part

Jean-Baptiste de Laubier, 2003, FR, video, vo fr , 13

Charlotte a écrit son journal à l’hôpital Sainte-Anne entre 1998 et 1999. Mis en images avec une grande sensibilité par son frère, ce texte est mis en rapport avec le quotidien de personnes anonymes, croisées dans les rues de Paris. Un voyage dans les confins de l’âme...

19.11 > 20:00


Lucian Pintilie, 1978, YU, 35mn, vo st fr, 96

Dans un village de l’Europe de l’Est à l’époque du "socialisme réel", le docteur Andrei Efimich travaille dans un centre psychiatrique et sa vie solitaire est marquée par d’interminables questionnements sur la vie, la mort et le sens de son travail. Son sentiment d’isolement est d’autant plus profond qu’il dédaigne les gens qui l’entourent. Un jour son attention est attirée par un des patients, considéré comme fou mais dont les délires ne sont autres qu’ un refus viscéral de l’idéologie qui règne dans son pays. Entre les deux naît une complicité bizarre, peut-être une amitié, qui entraînera Andrei à sa perte...

Basé sur une histoire de Tchekov, "Pavillon VI" est le premier film réalisé en exil par un des plus grands cinéastes roumains (il fut par la suite inscrit dans la liste des dix meilleurs films yougoslaves). Une parabole noire et absurde sur le pouvoir et le totalitarisme qui nie le droit à la liberté des idées.

26.11 > 22:00 + 04.12 > 18:00


Matti da slegare

Fous à délier

Marco Bellocchio, Silvano Agosti, Stefano Rulli & Sandro Petraglia, 1975, IT, 16mm, vo st fr, 135

"Matti da slegare". Littéralement : fous à délier. Tout d’abord se délier de la fange des traitements des asiles italiens : maltraités, liés, ligotés, camisolés, jetés dans l’eau froide, électrochoqués et lobotomisés... Délier ensuite, pour composer, expérimenter de nouveaux rapports avec le monde, le cinéma. Documentaire-bougeotte qui sent la nécessité de s’y mêler, de se relier autrement, de respirer aux grands airs. Il faut aller vite. Ca brûle. Filmer des portraits, des asiles-prisons, des discussions animées, une confrontation avec un curé (superbe remake de Pepone et Don Camillo !), des usines où l’on célèbre "l’autre", des nouvelles expériences "hors les murs"... Le tout saupoudré de chants et musiques traditionnelles. Nous sommes ici dans le chaudron de l’anti-psychiatrie italienne, celle qui cherche à "démasquer dans la pratique que l’usine est nuisible pour la santé, que l’hôpital produit la maladie, que l’école produit des marginaux et des analphabètes, que l’asile rend fou, que les prisons fabriquent des délinquants et que cette production "inférieure" est réservée à la classe subalterne" (Basaglia).

28.11 > 22:00


+ Le psychiatre, son asile et son fou

Pierre Manuel & Jean-Jacques Péché, 1972, BE, video, vo fr , 66

En 1971, dans la section très fermée de la clinique Salve Mater à Lovenjoel, près de Louvain, la vie des pensionnaires présentée par trois psychiatres. Alec Luyckx est l’un d’eux, et il défend les thèses antipsychiatriques de ses confrères britanniques Laing et Cooper. Bon nombre de patients séjournaient dans l’hôpital depuis des lustres, faute de structure d’accueil en dehors de l’hôpital, beaucoup étant abandonnés par leur propre famille. Le film témoigne à cet égard de l’embarras causé par la révolution antipsychiatrique en milieu hospitalier. Alec Luyckx, notre invité, nous entretiendra de la structure d’accueil qu’il a mise sur pied et nous dira en quoi l’antipsychiatrie a changé sa pratique et peut-être celle de Salve Mater.

+ What you See is Where you’re at

Luke Fowler, 2001, GB, video, vo ang , 26

Ronald Laing et le Kingsley Hall à Londres n’est pas l’annonce d’une tournée d’une troupe de clowns, mais les noms d’un psychiatre anglais et de l’endroit dans la banlieue de Londres où il mena son expérience antipsychiatrique entre 1965 et 1969. Le documentaire est un montage d’archives expérimental, en partie dans une maison d’accueil où l’on voit le docteur Laing, ainsi que Mary Barnes, dont le "voyage à travers la folie" a fait l’objet d’un livre devenu le best-seller de l’anti-psychiatrie. Mary Barnes commente cette expérience trente ans après.

+ Rencontre :
Jean-Jacques Péché et Luke Fowler viendront nous présenter leurs films. Alec Luyckx nous entretiendra de son expérience de psychiatre, hier et aujourd’hui.

02.12 > 20:00


+ Camouflage

Jonathan Hodgson, 2001, GB, video, vo ang , 8

Un judicieux mélange de séquences filmées et animées qui illustre le témoignage poignant d’un enfant de schizophrène.

+ In Absentia

Stephen & Timothy Quay, 2000, GB, 35mm, sans dial, 20

Une femme, seule, dans une pièce, écrit de manière répétitive une lettre avec des morceaux de mine de plomb. Dehors, la lumière toujours changeante enregistre ses moindres gestes. Création graphique qui évoque avec une précision surprenante l’internement d’une patiente dans un hôpital psychiatrique, "In Absentia" fait partie d’une série de quatre films commandités par la BBC. La partition originale de Karlheinz Stockhausen, qui aurait déclaré, en voyant le film, qu’il était comme un de ses rêves, emporte le récit et libère le grain de la folie.

+ Love Is a Treasure

Eija-Liisa Ahtila, 2002, FI, 35mm, vo st ang, 57

Eija-Liisa Ahtila dépeint ici l’imaginaire de cinq femmes sous l’emprise de leurs obsessions. Le film recourt à des situations extrêmes ainsi qu’à des orchestrations de logiques parallèles, le tout teinté de fantaisie grâce aux animations digitales. Jouant sur nos différents états de conscience face à la réalité, "Love is a Treasure" est aussi une intervention sur le traitement psychiatrique en Finlande, et comment l’histoire sociale y pèse sur l’individu.

+ Revolution Nr 9

Philippe Auliac, 2004, FR, video, vo fr , 9

Ces images d’archives privées très rares nous présentent une succession de portraits et scènes du quotidien de pensionnaires de l’hôpital Sainte-Anne à Paris, au début des années cinquante. A cette époque asile d’aliénés, l’institut participe à la fabrication et au dosage des premiers neuroleptiques. Au travers d’un collage visuel sur une bande-son expérimentale de John Lennon et Paul Mac Cartney, le réalisateur compare discrètement l’arrivée de ces traitements à la consommation de LSD par les tenants de la beat génération.

04.12 > 20:00


Raymond Depardon, 1980, FR-IT, 35mm, vo it st fr, 98

Epigone français de Wiseman (dont le "Titicut Follies" en 1967 créait le scandale en montrant toute l’obscénité du traitement réservé aux pensionnaires d’une prison d’Etat réservée aux fous) et photographe renommé, Raymond Depardon décrit dans San Clemente (1982) un asile d’aliénés en mutation, dans une petite île de la lagune vénitienne. Là s’est construit une tentative de "psychiatrie alternative", inspirée par les travaux du docteur Franco Basaglia, l’un des militants essentiels du groupe Psychiatrica democratica, soutenu par le parti communiste italien, et inspirateur de la loi qui, en 1978, a fermé les asiles en Italie. "En fermant l’hôpital, déclare-t-il, nous annonçons aussi la fin de sa logique. L’asile est une institution de répression, de torture et d’isolement". L’idée maîtresse de Basaglia était qu’"une nation civilisée ne peut évoluer qu’en intégrant ce qu’on appelle ses tarés", c’est-à-dire qu’il ne faut pas exclure pour soigner, mais intégrer. En cela, il a voulu dénoncer la notion de confort social que représente le fait d’enfermer le malade mental pour être tranquille dans sa ville. Ce film a été tourné en dix jours, pendant le carnaval de Venise, peu de temps avant la fermeture de l’hôpital.

+ Contacts

Raymond Depardon & Roger Ikhlef, 1990, FR, video, vo fr , 13

Raymond Depardon passe en revue et commente lui-même les planches-contact du travail photographique sur "San Clemente", expliquant son approche et la replaçant dans le contexte de ses activités de reporter de l’époque.

20.11 > 18:00 + 02.12 > 22:00


Jean-Claude Lauzon, 1992, CA, 35mm, vo st fr & nl, 110

Il s’appelle Léolo Lozone et vit entouré d’une famille quelque peu dérangée. Sa mère a la force d’un grand bateau qui vogue sur un océan malade. Son père est convaincu que la santé vient en chiant. Il y a aussi ses soeurs Rita et Nanette, son frère Fernand, qu’il aime pour la tendresse de son ignorance et son grand-père, qui n’est pas un homme méchant, mais qui a quand même essayé de le tuer deux fois. C’est comme si l’hérédité de ce grand-père avait frappé la famille de plein fouet et qu’une petite cellule de trop s’était déposée dans le cerveau de tout le monde. Pour ne pas devenir fou, il lit et écrit beaucoup et s’envole sur les chansons de sa jolie voisine sicilienne. Ce film nous pose la question de l’hérédité. Peut-on vraiment y échapper ? Quels sont les moyens de résistances individuels d’un enfant dans un univers familial malade de la misère sociale et psychique ?

20.11 > 22:00


Jane Campion, 1990, NZ, 35mm, vo st fr & nl, 158

Ce film est l’adaptation de 3 autobiographies rédigées en 1983, 1984, 1985 par l’écrivaine néo-zélandaise, Janet Frame (1924-2004). Présenté à Venise, il reçoit le prix spécial du Jury en 1990. L’histoire évoque la vie tragique de la romancière, issue du milieu ouvrier et intéressée très jeune par l’écriture. Solitaire et incomprise, sa différence recevra le nom de "schizophrénie" et sera internée pendant 8 ans dans un asile psychiatrique. Elle devra sa libération à la notoriété que lui apportèrent ses récits. Jamais prix littéraire n’aura sauvé une vie au sens premier du terme. A travers ce vécu, on traverse le quotidien des institutions psychiatriques tel qu’il existait dans les années 40-50, découvrant l’inhumanité de certains traitements et les nombreuses erreurs commises par le personnel médical. Les derniers passages du film laissent entrevoir la révolution du secteur asilaire survenu dans les années 70 laissant plus de place à la parole et à l’écoute du patient.

21.11 > 21:00


Lucian Pintilie, 1978, YU, 35mn, vo st fr, 96

Dans un village de l’Europe de l’Est à l’époque du "socialisme réel", le docteur Andrei Efimich travaille dans un centre psychiatrique et sa vie solitaire est marquée par d’interminables questionnements sur la vie, la mort et le sens de son travail. Son sentiment d’isolement est d’autant plus profond qu’il dédaigne les gens qui l’entourent. Un jour son attention est attirée par un des patients, considéré comme fou mais dont les délires ne sont autres qu’ un refus viscéral de l’idéologie qui règne dans son pays. Entre les deux naît une complicité bizarre, peut-être une amitié, qui entraînera Andrei à sa perte...

Basé sur une histoire de Tchekov, "Pavillon VI" est le premier film réalisé en exil par un des plus grands cinéastes roumains (il fut par la suite inscrit dans la liste des dix meilleurs films yougoslaves). Une parabole noire et absurde sur le pouvoir et le totalitarisme qui nie le droit à la liberté des idées.

26.11 > 22:00 + 04.12 > 18:00


Matti da slegare

Fous à délier

Marco Bellocchio, Silvano Agosti, Stefano Rulli & Sandro Petraglia, 1975, IT, 16mm, vo st fr, 135

"Matti da slegare". Littéralement : fous à délier. Tout d’abord se délier de la fange des traitements des asiles italiens : maltraités, liés, ligotés, camisolés, jetés dans l’eau froide, électrochoqués et lobotomisés... Délier ensuite, pour composer, expérimenter de nouveaux rapports avec le monde, le cinéma. Documentaire-bougeotte qui sent la nécessité de s’y mêler, de se relier autrement, de respirer aux grands airs. Il faut aller vite. Ca brûle. Filmer des portraits, des asiles-prisons, des discussions animées, une confrontation avec un curé (superbe remake de Pepone et Don Camillo !), des usines où l’on célèbre "l’autre", des nouvelles expériences "hors les murs"... Le tout saupoudré de chants et musiques traditionnelles. Nous sommes ici dans le chaudron de l’anti-psychiatrie italienne, celle qui cherche à "démasquer dans la pratique que l’usine est nuisible pour la santé, que l’hôpital produit la maladie, que l’école produit des marginaux et des analphabètes, que l’asile rend fou, que les prisons fabriquent des délinquants et que cette production "inférieure" est réservée à la classe subalterne" (Basaglia).

28.11 > 22:00


+ Le psychiatre, son asile et son fou

Pierre Manuel & Jean-Jacques Péché, 1972, BE, video, vo fr , 66

En 1971, dans la section très fermée de la clinique Salve Mater à Lovenjoel, près de Louvain, la vie des pensionnaires présentée par trois psychiatres. Alec Luyckx est l’un d’eux, et il défend les thèses antipsychiatriques de ses confrères britanniques Laing et Cooper. Bon nombre de patients séjournaient dans l’hôpital depuis des lustres, faute de structure d’accueil en dehors de l’hôpital, beaucoup étant abandonnés par leur propre famille. Le film témoigne à cet égard de l’embarras causé par la révolution antipsychiatrique en milieu hospitalier. Alec Luyckx, notre invité, nous entretiendra de la structure d’accueil qu’il a mise sur pied et nous dira en quoi l’antipsychiatrie a changé sa pratique et peut-être celle de Salve Mater.

+ What you See is Where you’re at

Luke Fowler, 2001, GB, video, vo ang , 26

Ronald Laing et le Kingsley Hall à Londres n’est pas l’annonce d’une tournée d’une troupe de clowns, mais les noms d’un psychiatre anglais et de l’endroit dans la banlieue de Londres où il mena son expérience antipsychiatrique entre 1965 et 1969. Le documentaire est un montage d’archives expérimental, en partie dans une maison d’accueil où l’on voit le docteur Laing, ainsi que Mary Barnes, dont le "voyage à travers la folie" a fait l’objet d’un livre devenu le best-seller de l’anti-psychiatrie. Mary Barnes commente cette expérience trente ans après.

+ Rencontre :
Jean-Jacques Péché et Luke Fowler viendront nous présenter leurs films. Alec Luyckx nous entretiendra de son expérience de psychiatre, hier et aujourd’hui.

02.12 > 20:00


+ Camouflage

Jonathan Hodgson, 2001, GB, video, vo ang , 8

Un judicieux mélange de séquences filmées et animées qui illustre le témoignage poignant d’un enfant de schizophrène.

+ In Absentia

Stephen & Timothy Quay, 2000, GB, 35mm, sans dial, 20

Une femme, seule, dans une pièce, écrit de manière répétitive une lettre avec des morceaux de mine de plomb. Dehors, la lumière toujours changeante enregistre ses moindres gestes. Création graphique qui évoque avec une précision surprenante l’internement d’une patiente dans un hôpital psychiatrique, "In Absentia" fait partie d’une série de quatre films commandités par la BBC. La partition originale de Karlheinz Stockhausen, qui aurait déclaré, en voyant le film, qu’il était comme un de ses rêves, emporte le récit et libère le grain de la folie.

+ Love Is a Treasure

Eija-Liisa Ahtila, 2002, FI, 35mm, vo st ang, 57

Eija-Liisa Ahtila dépeint ici l’imaginaire de cinq femmes sous l’emprise de leurs obsessions. Le film recourt à des situations extrêmes ainsi qu’à des orchestrations de logiques parallèles, le tout teinté de fantaisie grâce aux animations digitales. Jouant sur nos différents états de conscience face à la réalité, "Love is a Treasure" est aussi une intervention sur le traitement psychiatrique en Finlande, et comment l’histoire sociale y pèse sur l’individu.

+ Revolution Nr 9

Philippe Auliac, 2004, FR, video, vo fr , 9

Ces images d’archives privées très rares nous présentent une succession de portraits et scènes du quotidien de pensionnaires de l’hôpital Sainte-Anne à Paris, au début des années cinquante. A cette époque asile d’aliénés, l’institut participe à la fabrication et au dosage des premiers neuroleptiques. Au travers d’un collage visuel sur une bande-son expérimentale de John Lennon et Paul Mac Cartney, le réalisateur compare discrètement l’arrivée de ces traitements à la consommation de LSD par les tenants de la beat génération.

04.12 > 20:00


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