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Longs métrages

Nae Caranfil, 2002, RO, video, vo st ang, 103

Ovidiu n’est qu’ un pauvre prof de lycée qui rêve d’écrire et qui passe ses jours devant des jeunes pas vraiment enthousiastes... à l’école, car dehors la vie est rose, les enfants des parvenus sont les nababs des boîtes de nuit, les jolies filles sont des garces vénales et arrivistes, et les mendiants sont des acteurs au service de leur roi ­ lui- même "artiste-écrivain" de scénarios de la misère, mais qui rapportent des fortunes. Entre l’école, la jeune Diana en quête d’argent facile et Miruna, la partenaire de mendicité, le prof avec son air provincial misérable, commence une double, voire une triple vie ... L’éternelle Roumanie montre son visage luxueux et dépravé, les pauvres sont des riches, les hommes honorables deviennent, pour atteindre leurs rêves amoureux, de pauvres "poules" dans les mains de requins, les gamins sont de pseudo-mafieux de circonstance... Une satire amère d’une vie pleine de simulacres, d’une existence par procuration.

02.06 > 21:00 + 12.06 > 18:00


Radu Muntean, 2001, RO, 35mm, vo st fr, 93

Ca démarre par une course de voiture illégale et molestage de la presse lors d’un concert de "manele". Adrian Copiliul Minune, star en roumanie est ici loin de son image de Tzigane classe de Gadjo Dilo. On se demande même comment il a pu accepter de jouer dans ce film au plus prés de son image public. Pur cinéma de divertissement, Furia est néanmoins révélateur de certains aspects de la Roumanie actuelle. Le constat que dresse ici Muntean est amer mais amène une chose nouvelle : les éléments agressifs et désespérés apparaissent en marge de la vie bucarestoise moyenne. L’humour de certaines situation viennent d’ailleurs de ce décalage tandis que la fin du film, surprenante, témoigne de l’implacable fatalité qui pèse sur les personnages.

Le traitement du scénario comme la forme du film lui-même est une évidente référence au cinéma occidental. Vlaicu Golcea en concert au Nova le soir même viendra répondre au questions sur la musique à laquelle il a participé.

04.06 > 19:00


Nae Caranfil, 1996, RO, 35mn, vo st fr, 104

Nae Caranfil est un réalisteur connu des cinéphiles européens bien que ses films passent très très peu en Belgique. Celui-ci se penche sur un sujet cher aux "observateurs "de la réalité roumaine post-décembre ’89 - le traffic d’humain - traité avec beaucoup d’humour dans un road-movie sur les routes pitoyables de Roumanie. Charlotte Rampling est une maquerelle aux prétentions artistiques et aux goûts trop "classe" pour cet endroit où elle part à la recherche de belles danseuses désespérées. Elle en trouve onze... parmi lequelles une, mariée avec un mari trop amoureux de sa femme. D’où une série de problèmes au long d’une poursuite sur les chaussées trouées et encombrées par le bétail. Parce qu’Andrei, le mari, veut bien sauver "l’institution sacrée du mariage". Mais comme l’explique le lieutenant de la maquerelle, "le mariage est une merveilleuse institution, mais qui diable voudrait vivre dans un institution." Sûrement pas la femme d’Andrei...

09.06 > 20:00 + 17.06 > 22:00


Cristian Mungiu, 2002, RO, 35mm, vo st fr, 99

Les histoire de jeunes couples roumains ressemblent plus à celles évoquées par Molière qu’aux nôtres. Mariages désavoués à la dernière minute, mariages arrangés, relations écourtées pour raisons financières, pour des jeunes qui se chantent des chansons communistes de "pionniers", remplaçant dans leus délires de jeunes adultes les chansons-génériques des dessins animés de notre enfance. Luci pourrait être Nicu, Mihaela pourrait être Sorina, ils pourraient tous être ailleurs. Oui, mais ils sont là et font tout pour améliorer les choses même s’il faut changer sa place, consciemment ou non. Les portes de sortie ne sont pas toutes rassurantes, et puis que penser de l’"étranger" ? (Français lubriques, Belges à la limite de la pédophilie, riches Italiens, Roumains expatriés...). Le film trouve le ton juste parmi tous ces éléments malgré quelques faiblesses ou facilités de scénario, et parvient à rendre à l’écran une réalité roumaine difficile, le tout avec humour. Le cercle familial et les relations entre différents protagonistes y sont présentés de manière convaincante.

11.06 > 22:00


Faraonul

Le pharaon

Sinisa Dragin, 2001, RO, 35mm, vo st ang, 82

Entre recherche de sa mémoire et mise en scène éhontée de ses malheurs, la Roumanie tâtonne. C’est du moins la vision que propose Dragin dans ce film étrange. Une jeune journaliste cherche à savoir qui est le Pharaon, ancien agitateur politique vraisemblablement déporté en Russie et vivant maintenant dans la rue, entre ses bouteilles et ses balances. Car c’est avec celles-ci qu’il gagne sa vie, en pesant les gens. Enfermé dans son mutisme, le Pharaon rechigne à raconter son histoire. La journaliste axe pourtant sa vie autour de son personnage mais il apparaît vite qu’elle ne contrôle plus grand chose, et puis quelles sont ces motivations ? Ses proches décrochent, les retouvailles du Pharaon avec sa maîtresse ou un ancien compagnon d’exil rouvrent des plaies mal fermées. Mise en abîme perpetuelle des situations et des personnages, le film est une dure prise de conscience du passé roumain comme du présent où personne ne se retrouve vraiment.

12.06 > 20:00


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prog: 713
pos: aval