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Intro & infos

Du côté des artistes aussi... alerte à Bruxelles, où l’espace social-artistique est démantelé sous la pression conjuguée de la spéculation immobilière et d’une politique culturelle de prestige. La gentrification... Auparavant nombreux à Bruxelles, les espaces d’habitation et de création adaptés à l’esprit et à la réalité financière des artistes disparaissent progressivement. Les artistes, déjà sans statut, sont peu à peu privés de lieux. L’alternative : quitter la ville ? Il est temps de créer de nouvelles alternatives pour le maintien des artistes à Bruxelles. L’association ateliers Mommen s’est constituée et se bat depuis plus d’un an pour éviter la disparition de la dernière cité d’artistes du 19ème siècle. Un lieu créé par un mécène pour les artistes. Elle défend l’existence de 30 ateliers-logements à caractère social et celle d’un espace semi-public mis à disposition des artistes. Un lieu artistique et non culturel, un lieu pour habiter, pour créer, pour permettre aux artistes de se rencontrer, d’échanger et de se sentir chez eux.

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Expo

Une expo de cartographie aux Ateliers Mommen ? Plutôt une illustration des possibilités de représentation bi-dimensionnelle de l’espace, que ce soit Bruxelles ou le monde. La représentation mentale de la ville par des fonctionnaires européens, l’évolution des quartiers de Bruxelles et l’avancée du processus de gentrification, la perception paranoïaco-réaliste des jeux de pouvoirs locaux et globaux, l’emprise géographique concrète des institutions européennes et des activités qui en découlent ou encore une réflexion rhizomatique sur l’organisation du temps et de l’espace par les sphères du pouvoir ! Bref, une collection de regards sur l’espace qui vous offriront une nouvelle perception de ce qui vous entoure. Ouf !

21.08 > 18:00 + 28.08 > 18:00 + 04.09 > 18:00


Après un été 2004 passé sous la pluie et sur le béton de la Cité administrative, vidée depuis lors de ses derniers occupants, le huitième PleinOPENair du nom est arrivé. Sans se presser, et au terme de préparatifs qui comptent leurs habituelles déconvenues... Pour un lieu visité, pour un film projeté, combien d’autres ont-ils dû être abandonnés ? C’est le cas cette année du terrain "Heron City", avenue de la Toison d’Or, où nous n’avons pas été autorisés à nous installer.

Qu’à cela ne tienne. Le PleinOPENair a ainsi retrouvé sa légendaire itinérance. Cette fois, il durera trois semaines au lieu des quatre habituelles, mais elles seront parsemées d’activités sur, autour et à travers la ville :

• chaque mercredi, rendez-vous pour une petite projection, un vernissage, un concert ou une table d’hôtes, dans trois lieux très différents mais tous en proie à des processus de "réhabilitation" ;

• chaque vendredi et samedi, place à la musique et au cinéma sur grand écran : trois week-ends éclectiques dans des lieux en pleine mutation ;

• chaque dimanche, escale plus intime aux Ateliers Mommen, pour visionner un film au sec ou siroter l’apéro dans le jardin...

• le PleinOPENair propose aussi des balades, des ateliers et, une fois par semaine, des émissions radio.

Ce programme devra encore se confronter aux éléments de la nature, il n’est donc pas exempt d’éventuels retards ou changements de dernière minute. Les bénévoles du PleinOPENair feront tout leur possible pour que rien ne soit annulé et, par la même occasion, pour que vous puissiez attraper votre dernier tram. Mais vous êtes prévenu : se munir d’un parapluie ou d’une petite laine est une précaution parfois bien utile.



A toutes les occasions. Sur tous les tons. Dans toutes les langues. Nous l’avons tous entendu mille fois. Et à force, cela s’est imposé à nous comme une évidence : Bruxelles est une capitale européenne, une ville "internationale". C’est sa vocation, son avenir, son salut. Personne ne le conteste.

Sauf que... Cette forme d’"international" qui nous est proposée ne puise pas ses sources dans la richesse et la sociologie de la ville ; elle vise surtout à être attractive envers les multinationales, les grandes institutions publiques ou les lobbies et s’adresse à une nouvelle population, bien plus nantie que la moyenne locale. Pour les habitants, l’implantation de cet "international"-là se concrétise avant tout par de nouvelles coulées de béton, par la flambée des loyers et par la formation de nouveaux ghettos sociaux.

Bruxelles vit une véritable crise du logement. Mais l’arrivée des eurocrates et autres expatriés ne suffit pas à l’expliquer. Le manque de logements publics et sociaux, l’absence d’encadrement des loyers en sont évidemment des causes tout aussi importantes. En imposant un modèle d’intégration sociale et de vie de quartier basé sur "l’amélioration de la qualité de vie" (plus de mixité, plus de sécurité, "assainissement" etc.), les politiques de rénovation et de "revitalisation" urbaines ne font qu’accélérer le processus d’embourgeoisement des quartiers populaires.

Est-ce par pudeur ? La langue française n’a en tout cas jamais nommé ce phénomène. Si des linguistes ont voulu l’appeler "embourgeoisement" ou "élitisation" des quartiers, il faut se reporter à l’usage du terme anglais "gentrification" pour désigner la transformation socio-économique de quartiers anciens engendrée par l’arrivée d’une nouvelle classe de résidents ayant un plus grand pouvoir d’achat. Cette "revitalisation" qui a pour effet de chasser ou d’exclure d’un quartier les personnes appartenant à des classes sociales moins favorisées, reléguées aux limites ou à l’extérieur de la ville.

Toutes les grandes villes occidentales connaissent une "gentrification" galopante, prenant tantôt des allures spectaculaires et très agressives, tantôt des formes plus progressives et insidieuses. A Bruxelles (Flagey, Dansaert, ou encore Saint-Gilles et bientôt Molenbeek, Schaerbeek…), le résultat est comparable à la "sablonisation" des Marolles. En plus diffus et en plus grand. La crise du marché du bureau pousse par ailleurs les promoteurs bruxellois à investir davantage dans l’habitat. Et à construire de plus en plus de logements de standing.

La "bruxellisation" n’est pas encore un lointain souvenir mais, pour les citadins les moins nantis, ce n’est plus la principale préoccupation. Car c’est ni plus ni moins que la possibilité de continuer à habiter en ville qui est aujourd’hui en jeu.

Cette problématique est en toile de fond du PleinOPENair depuis de nombreuses années. Au fil de ses pérégrinations, le PleinOPENair a vu les friches bruxelloises se réduire au fur et à mesure que poussent les immeubles et que les quartiers se "revitalisent". Est-ce à dire que le PleinOPENair a participé à leur "gentrification" ? Ou que l’année prochaine, comme un locataire sans toit, il devra peut-être lui aussi quitter la capitale et aller vers les terres de Wallonie et de Flandre… ?



Héritage de la Défense nationale, l’un des chancres les plus vastes et les moins connus du centre de Bruxelles est en passe de se reconvertir en quartier de standing.
En 1999, le PleinOPENair y faisait déjà escale. Aujourd’hui, entre d’une part les ailes toujours désaffectées de l’ancien bâtiment militaire et la rue du Pépin encore parsemée de chancres et, d’autre part, un restaurant militaire toujours en activité, le très chic petit Sablon et le Palais d’Egmont (beaucoup utilisé pour des congrès et des réunions officielles), la Caserne Albert a des airs surréalistes. Récemment, un premier immeuble s’est mis à pousser dans la cour intérieure. 17.000 m2 de bureaux destinés au ministère des Affaires étrangères, doivent être construits par le privé. La reconversion de la caserne doit s’achever avec la construction d’un véritable petit quartier de 13.000 m2 de logements dits... de "très haut standing".
Mais il reste de la place sur ce site de cinq hectares. Bien assez pour installer un furtif PleinOPENair, dont la programmation vous mènera de l’expérimentation franco-argentine au rap sénégalais ; d’un terrain vague londonien à un terrain vague romain, en passant par les rues de DakarŠ

18.08 > 24:00 + 19.08 > 24:00


La maison où séjourna le peintre David, jusqu’à sa mort en 1825, est classée depuis presque 10 ans. Manque de chance, les bulldozers étaient déjà passés par là avant. Depuis lors, le n°5-7 de la rue Léopold croupit à ciel ouvert. Aujourd’hui, seule sa façade tient sur un échaffaudage. A ses côtés, trône une salle de spectacle éventrée qui laisse apparaître les restes d’une ancienne scène et de balcons. Nous sommes dans le centre de Bruxelles, à 2 minutes du Nova et à 10 mètres de la place de la MonnaieŠ
Mais ce fameux îlot de "La Mondiale" (rue Léopold-rue de l’Ecuyer), l’un des plus vieux chancres du centre-ville, est en passe de subir une mutation imminente. Devinez ce qui s’y prépare ? Un hôtel de 150 chambres, des commerces et 22 logements de standing.
Hasard de l’immobilier ? A quelques pas de là, devrait s’ouvrir en 2008 le casino de Bruxelles. Les Galeries Anspach ont été désignées pour devenir, après une lourde démolition-reconstruction, un complexe composé de 10.000 m2 de commerces, 11.000 m2 pour le casino (300 slots et 30 tables), 3.500 m2 de logements de standing et d’un hôtel de 150 chambres.
Dans quelques années, entre le Dexia "Art Center", les projets immobiliers de Fortis (casino) et d’autres encore, le quartier sera méconnaissable. Mais rassurons-nous : les nouvelles infrastructures ne seront pas accessibles qu’aux bourses les plus épaisses, des jeux de hasard sont aussi prévus pour les plus démunis. En attendant que s’installe cette réalité qui nous dépasse encore, place au bal populaire et à la fiction ! Que diriez-vous d’une intrigue politico-économique et d’un film de zombies ?

25.08 > 24:00 + 26.08 > 24:00


Nous sommes dans le bas de la Ville, à la limite des Marolles. Dans le creux d’une colline descendant doucement vers la Senne, où les anciens marais ont été assainis pour rendre le quartier habitable. D’où le nom qui leur fut donné : "nieuwland" (terres nouvelles) et aujourd’hui encore "rue Terre Neuve". Ces terres étaient situées hors des remparts intérieurs de Bruxelles, qui protégeaient les riches contre les pauvres, et s’étendaient jusqu’à la Petite Ile (place Fontainas).

Entre la gare de la Chapelle et l’avenue de Stalingrad, à deux pas de l’ancienne gare des Bogards, il reste rue Terre Neuve un vestige de la Jonction Nord-Midi. Un sympathique intérieur d’îlot situé en bordure de chemin de fer, qui a servi d’entrepôt et sur lequel va prochainement être construit un dépôt de magasin. C’est ici que va s’installer le PleinOPENair pour son dernier week-end, dans ce quartier qui porte encore les séquelles de l’urbanisme bruxellois, mais qui est bel et bien resté un quartier populaire.

Le bruit du projecteur ne suffira pas à couvrir celui des trains qui passeront au-dessus de nos têtes, mais ça a son charme. Si si. De toutes façons, les musiques occitanes, bavaroises, les courts et longs métrages proposés ce week-end sont suffisamment étonnants, captivants, visuels (voire sans dialogue), qu’on passera facilement au-dessus de ce petit désagrément sonore...

01.09 > 24:00 + 02.09 > 24:00


Depuis 1995, cet hotel japonais assez chic situé sur l’avenue Louise était vide. Il a dû attendre février 2003 pour connaître un nouveau souffle. Grâce à un "projet social d’occupation" mené par plusieurs associations ou organisations qui militent en faveur d’un droit au logement, il est devenu un cas d’école des possibilités de "vivre et habiter autrement". Les habitants, aussi bien des familles avec enfants que des étudiants ou des chômeurs, sont regroupés au sein d’une coopérative et travaillent ensemble à redonner vie au bâtiment. Certains n’en sont pas à leur première experience et ont déjà participé à des squats comme celui de l’îlot Soleil à Ixelles, un îlot aujourd’hui rasé et où devraient pousser les projets de centre commercial d’Heron City. Après avoir aménagé leurs chambres aux étages, les habitants du Tagawa ont transformé le rez-de-chaussée en espace multifonctionnel. Et ça tombe bien, puisque le pleinOPENair a décidé d’y faire halte pour une escale gastronomique, histoire notamment d’accueillir les valeureux participants à notre balade sur la vi(ll)e internationale. La table d’hôtes et la projection sont ouvertes à tous.

17.08 > 19:00


Habitants, propriétaires, cafés et autres commerces espagnols, portugais, marocains... Ils sont encore près de 200 à vivre dans les 4 îlots jouxtant l’avenue Fonsny et qui font l’objet d’un plan d’expropriation depuis 1996. Après de longues années de procédures publiques et de spéculation immobilière, leur présence dans ces îlots condamnés sur le papier depuis 15 ans, pose avec urgence la question du droit au logement... Et celle de la "revitalisation urbaine", qui induit souvent la gentrification des quartiers. Car si du logement sera sans doute construit au Midi, il ne sera ni destiné ni accessible aux habitants actuels du quartier expropriés et délogés au nom de l’intérêt public. Et c’est surtout beaucoup de bureaux qui devraient pousser là, à la place de leurs maisons. Il y a 2 ans, le PleinOPENair faisait escale pour la première fois dans cette partie du bas de Saint-Gilles qui fait face à la gare du Midi et à l’ancien centre de tri postal (d’ailleurs proposé à l’époque par la Commune de Saint-Gilles comme site pour le futur casino de Bruxelles). Il avait fallu des tentatives répétées pour avoir l’autorisation d’organiser pareil événement à cet endroit...

Aujourd’hui, "Charlie et la chocolaterie", que nous avions montré dans sa version originale, et sous la bruine, vient de voir son remake porté à l’écran. Le terrain où nous l’avions projeté, lui, est toujours aussi vague... Un peu à l’image de cette "zone levier" sensée devenir un centre administratif international, développer l’économie, revitaliser le quartier et où le bureau, conçu comme le moteur de la rénovation urbaine, a plutôt apporté la désolation. "Raser du logement pour faire du bureau pour construire du logement via les charges d’urbanisme", tel était le principe de ce projet porté par les pouvoirs publics, en partenariat avec le privé. L’idée n’était pas sans risques, car le bureau n’est venu ni aussi vite, ni aussi massivement que prévu.

P.S. Le comité de quartier a mis en ligne un site web consacré à l’histoire et aux enjeux du quartier Midi :

http://www.quartier-midi.be.

24.08 > 18:00


"En immobilier comme en bourse, ce sont les valeurs négligées par les autres qui permettent de réaliser les plus agréables plus-values". C’est en ces termes que la presse bruxelloise a récemment fait état du projet de la société Robelco (promoteur entre autres des projets immobiliers à Tour & Taxi, Cominnes-Froissart, et encore organisateur de la "Horse Parade") de "redonner son éclat" à ce "lieu décadent" qu’est la galerie Ravenstein (16.000 m2 de bureaux, 6.000 m2 de surfaces commerciales), en corrigeant son image "bas de gamme". Propriétaire majoritaire de cette galerie construite dans les années ’50, au moment de la "rénovation" du Mont des Arts, Robelco rencontre néanmoins quelques difficultés à convaincre la totalité des autres copropriétaires de suivre sa stratégie, notamment des cafés et des snacks qui ont du mal à accepter qu’ils "tirent vers le bas" le devenir de la galerie. Cette "âme de princesse dans un corps de souillon" a le tort d’être trop "difficile, populaire, équivoque" et méritait donc bien d’être "redynamisée". Dans ce lieu "où les gens n’auraient pas peur de pénétrer", on donnerait à la clientèle "de bonnes et honorables raisons de s’attarder", on ferait le lien entre les Bozar et le centre-ville, les employés des bureaux visiteraient sur le pouce une expo d’art contemporain, en prenant à midi "le lunch avec un artiste"... Comme quoi, art et immobilier peuvent faire bon ménage. Du bonheur en perspective. C’est dans ce lieu "imprécis, négatif, poussiéreux et peu engageant" que le PleinOPENair vous convie à une balade, un concert, une performance et une projection de courts métrages. Et même par temps de pluie, les terrasses restent ouvertes !

31.08 > 19:00


Du côté des artistes aussi... alerte à Bruxelles, où l’espace social-artistique est démantelé sous la pression conjuguée de la spéculation immobilière et d’une politique culturelle de prestige. La gentrification... Auparavant nombreux à Bruxelles, les espaces d’habitation et de création adaptés à l’esprit et à la réalité financière des artistes disparaissent progressivement. Les artistes, déjà sans statut, sont peu à peu privés de lieux. L’alternative : quitter la ville ? Il est temps de créer de nouvelles alternatives pour le maintien des artistes à Bruxelles. L’association ateliers Mommen s’est constituée et se bat depuis plus d’un an pour éviter la disparition de la dernière cité d’artistes du 19ème siècle. Un lieu créé par un mécène pour les artistes. Elle défend l’existence de 30 ateliers-logements à caractère social et celle d’un espace semi-public mis à disposition des artistes. Un lieu artistique et non culturel, un lieu pour habiter, pour créer, pour permettre aux artistes de se rencontrer, d’échanger et de se sentir chez eux.

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Une expo de cartographie aux Ateliers Mommen ? Plutôt une illustration des possibilités de représentation bi-dimensionnelle de l’espace, que ce soit Bruxelles ou le monde. La représentation mentale de la ville par des fonctionnaires européens, l’évolution des quartiers de Bruxelles et l’avancée du processus de gentrification, la perception paranoïaco-réaliste des jeux de pouvoirs locaux et globaux, l’emprise géographique concrète des institutions européennes et des activités qui en découlent ou encore une réflexion rhizomatique sur l’organisation du temps et de l’espace par les sphères du pouvoir ! Bref, une collection de regards sur l’espace qui vous offriront une nouvelle perception de ce qui vous entoure. Ouf !

21.08 > 18:00 + 28.08 > 18:00 + 04.09 > 18:00


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