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Urban Stories Films

"Writers" a pour sous-titre "20 ans de graffitis à Paris". Nous n"aurions pas pu mieux le résumer ! Il s"agit en effet d"un portait chronologique des pionniers du graffiti à Paris. En 1983, ils avaient entre 14 et 18 ans. Ils écrivaient leurs noms sur les murs de la ville, inspirés par le nouveau phénomène qui faisait rage à New York, tout en développant d"emblée une identité propre. Ils n"avaient pour la plupart pas de message particulier à faire passer, s"amuser était leur but, et en graffant, ils laissaient libre cours à leurs aspirations rebelles.
Le réalisateur est lui-même un activiste issu de cette "scène". Il sait donc de quoi, et de qui, il parle. Il commence très vite à filmer à l"aide d"une caméra numérique. Ainsi naît l"idée de monter ce documentaire d"une heure et demie retraçant une histoire populaire récente de la mouvance. Pour ce faire, il recourt à des animations 3D ingénieuses, une bande-son trépidante et une narration de Vincent Cassel, acteur vedette et fan de hip-hop. Un film indispensable avec des interviews, témoignages et images d"archives sur les fondateurs de ce mouvement qui a influencé toute une génération d"artistes urbains et participé à la propagation du hip hop en général.

02.06 > 20:00


Mzansi signifie "Sud" en zoulou . L"artiste/réalisateur Bart Van Dijck s"est rendu en compagnie de Patrik Oosterlynck en Afrique du Sud où il a exploré subcultures et côtés obscurs. Leur voyage passe par les différents quartiers du "Gangsters Paradise" Johannesburg pour se terminer dans le vieux creuset Capetown, aux pieds de la mysterieuse Tafelberg. En chemin, ils traversent le paysage pétrochimique de Sasolburg, Durban, la ville balnéaire provinciale East London et la Nelson Mandela Township à l"ombre du très mondain Port Alfred. Des danseurs Pantsula en herbe, un fan de black metal douteux, des joueurs de golf enthousiastes et des surfeurs bronzés esquissent une image pour le moins surprenante de l"Afrique du Sud contemporaine après dix ans de démocratie. Euphorie, désespoir, angoisse et espoir se succèdent. Carspinning, streetparties, raids de police, abattages rituels et dragraces illégales figurent parmi les ingrédients de ce cocktail surprenant. Bart et Patrik observent et enregistrent tout, sans préjugés, en voyageurs inlassables et curieux qu"ils sont.

02.06 > 22:00


"Big Fun in the Big Town" est une émission de la télévision hollandaise (VPRO) sur la musique rap à New York au milieu des années quatre-vingts. Les téléspectateurs y découvrirent la bouillonnante scène rap new-yorkaise de la première heure : un jeune gars timide de 18 ans vivant chez sa grand-mère (LL Cool J), un pionnier du rap et du scratch (Grandmaster Flash), le chanteur de Run DMC et sa toute nouvelle cadillac, le conflit des générations entre un membre des The Last Poets ("rap is bullshit !") et son jeune fils embarrassé, de nobles inconnus qui maîtrisent parfaitement le humanbeatbox...
L"abîme entre le rap "bling" (or, voitures rapides, bimbo) et le rap engagé se laissait déjà entrevoir.

03.06 > 19:00


A la périphérie de Dakar, se trouve Yeumbeul. Certains d’ici, face au destin imposé par la précarisation mondiale sont devenus guerriers, des philosophes guerriers capables de parler au monde ; guerriers d’une philosophie concue comme "art d’inventer ses conditions d’existence, d’expression et de pensée". Partant de leur propre expérience de la douleur et d’une précarité matérielle quasi absolue, ils résistent, c’est-à-dire produisent au moyen de la musique et de la danse, de la philosophie et de la mémoire, des enseignements et des messages.
L’expression directe du pouvoir que peut avoir la plume, de l’utilisation de ses cordes vocales comme des armes au flot controlé, des images pour se laisser entraîner.

+ Bling : Consequences and Repercussions

Kareem Edouard, 2005, US, video, vo ang , 11

"Bling" met en parallèle la culture ’bling-bling’ (surenchère d’or et de diamants, de grosses bagnoles et de piscines en forme de $, si chère au hip-hop américain) avec les conditions d’exploitation du diamant au Sierra Leone et le conflit militaire lié à ce commerce. Kareem Edouard dénonce la manière dont le hip-hop mainstream s’est détaché de la réalité et de ses origines engagées pour devenir un moteur d’inégalités et d’inconscience collective qui entretient une situation critique dans une Afrique dont il semble même ignorer l’existence. Cette version est un avant-goût d’un long métrage en cours.

03.06 > 20:00


Channels of Rage observe sous l"angle inhabituel de la culture hip-hop la complexité du conflit israélo-palestinien et ses perspectives hasardeuses. Kobi Shimoni (Subliminal) et Tamer Nafar (T.N.) sont deux jeunes de vingt ans vivant en Israel. Kobi est juif et sioniste convaincu, Tamer est arabe et pro-palestinien. Les deux amis commencent ensemble leur carrière hip-hop dans les rues de Lod, une petite ville proche de Tel-Aviv. Ils rappent d"abord tous deux en hébreux, mais au fur et à mesure que Tamer explore son identité palestinienne, il embraie en arabe. Pour les jeunes Israéliens arabes, Tamer est devenu une figure de proue qui exprime d"une manière forte et inhabituelle leur colère ressentie face à l"injustice commise par Israel envers les Palestiniens. Mais Kobi aussi exploite la puissance de la musique et des mots pour exprimer la frustation et l"espoir. Malgré l"abîme qui les sépare, ils croyaient que le hip-hop pouvait dépasser les tensions politiques de la région et réconcilier les personnes... jusqu"à ce que le combat ne s"étende au podium et que la situation explosive du pays ne les éloigne l"un de l"autre.
"Channels of Rage" est un portrait impitoyable et douloureux de la cohabitation israélienne. Celui qui espère un peu d"optimisme sera déçu. Et s"il y a une lueur d"espoir, elle est peut-être dans l"amitié qui a existé entre Kobi et Tamer, et qui n"est peut-être pas tout à fait perdue en chemin.

03.06 > 22:00


Pablo Aravena, 2005, CA, video, vo st ang, 95

Un pot de colle et du papier, une bombe, des bombes, un marqueur, un diamant... Tel est l’énoncé non exhaustif de tous les outils envisageables pour réinvestir les murs qui nous entourent. "Next" nous montre à travers un tour du monde cet art si contesté qu’est le graffiti. Suite de portraits au rythme soutenu, il nous dépeint ces graffs qui après tant de jours et de nuits d’errances dans les ruelles de nos villes sinueuses, ont croisés également les chemins des galeries d’art.
S’il n’est pas question d’arrêter d’agir dans la ville, de continuer à imposer sa présence en dehors des espaces confinés, il est envisagé de se donner un autre temps pour d’autres recherches. Les graffitis sont là, partout, et les graffeurs aussi.

04.06 > 18:00


Florent Sauze, 2006, BE, video, vo fr , 52

Cheikh Sall, métisse franco-sénégalais, rap depuis qu’il est tout jeune et est membre d’un groupe de percussions corporelles. Invité pour donner des cours d’écriture et de step au "Gabao hiphop Festival" à Libreville, Cheikh retourne au Gabon, le pays qui l’a vu naître. C’est par le biais du hiphop, la culture qu’il s’est choisi depuis qu’il a 11 ans, qu’il va recréer un lien entre sa culture occidentale et sa culture africaine, entre lui et ses racines.
Ce documentaire est presque une première, car il vient tout frais du banc de montage de l’AJC à Bruxelles. C’est aussi le premier long-métrage de Florent Sauze, jeune Français installé à Bruxelles depuis quelques années, et dont on a montré son court-métrage "Ca part de là", à Urban Stories l’année passée. Puisqu’il n’est pas loin, il sera présent pour nous parler un peu de son film et de ses rencontres Gabonniennes.

+ rencontre / ontmoeting

04.06 > 20:00


Chris Marker, 2004, FR, video, vo, 59

Dans "Chats Perchés", Chris Marker s’est choisi un chat pour guide dans Paris. Pas n’importe quel chat : Monsieur Chat, un mystérieux dessin de chat jaune au large sourire, apparu peu après le 11 septembre sur de nombreuses façades parisiennes. Ainsi, quelqu’un, pendant la nuit, risqua de se rompre le cou pour faire flotter un message de bienveillance sur la ville. Ce sympathique graffiti naïf se mue en commentateur des événements politiques qui ont secoué la France et le monde : élections présidentielles, bombardement de Bagdad, révolte des intermittents, polémique autour du port du voile, etc. Chris Marker a filmé de nombreuses manifestations, avec ou sans chats, et les a montées à la suite l’une de l’autre en y incorporant des images d’archives. Il en révèle ainsi le caractère rituel et sa nature profonde : il y a des gens avec du pouvoir et d’autres sans. Ludique, le film capte et interroge le monde au travers de sa chasse aux chats que l’on ne perd jamais de vue.

+ The Subconscious Art of Graffiti Removal

Matt McCormick, 2001, US, video, 16

"Graffiti removal" : acte d’enlever des "tags" et des "graffitis" en peignant dessus.
"Subconscious art" : production artistique réalisée sans une réelle et consciente intention artistique.
Dans beaucoup de villes, un peu partout dans le monde, le nettoyage des graffitis engouffre des sommes d’argent considérables. Et si le nettoyage de tous ces tags et graffitis était en réalité un des plus intrigants et importants mouvements artistiques de ce siècle, se demande McCormick ? Marqué par l’expressionisme abstrait, le minimalisme et le constructivisme russe, un petit bijou de film plein d’humour.

04.06 > 22:00


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