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Nocturnes

*Complices dans la vie privée, Gaspar Noé et Lucile Hadzihalilovic sont deux réalisateurs associés dans la société "Les Cinémas de la Zone", habitués à produire leurs films de manière indépendante et parfois quasi artisanale. Les similarités entre eux poussent cependant bien plus loin, vers une esthétique, des ambiances et des thèmes communs : la morale, la haine des autres, la justice, au travers de faits divers soigneusement choisis... Le viol, l’inceste, le suicide, la solitude, la tentation du meurtre, la folie et la banalité, l’attirance et le rejet. Un langage filmique hyper réaliste, des décors dépouillés, des incursions visuelles proches de la bande dessinée et du tract politique...
On ne s’étonnera pas que l’un comme l’autre n’aient pas une production caractérisée par l’abondance : un long pour Lucile ("Innocence", montré au "7ème parallèle" il y a deux ans), deux pour Gaspar, quelques courts et moyens métrages, voilà tout... La production de films tellement hybrides et radicaux est un travail de longue haleine...
A l’heure où nous projeterons trois de leurs films, Gaspar Noé sera en train de tourner au Japon les premières scènes de son nouveau long métrage, "Enter the Void" ("Soudain le vide"), qui devrait être terminé en 2008.*



Lucile Hadzihalilovic, 1996, FR, 35mm, vo fr, 52

En France aujourd’hui. Une nuit, la petite Mimi assiste impuissante à la tentative de suicide de sa mère. Tandis que la femme se remet lentement à l’hôpital, la tante Solange emmène la fillette dans son HLM. Afin de ne pas perturber l’ordre qui règne dans l’appartement, Solange relègue Mimi dans un un placard pour ses nuits, et parfois même sur le palier dans la journée. Or, dès la première nuit, le sommeil de la fillette est troublé par l’arrivée de Jean-Pierre, le fiancé de Solange. Un jour, Mimi se retrouve seule dans l’appartement avec Jean-Pierre...
L’oppression de Mimi, l’abjection des rapports entre Solange, Jean-Pierre et sa nièce sont amplifiées ici par le cadre large du cinémascope. Un grand moment de cinéma, pour cette seconde réalisation signée Lucile Hadzihalilovic.

+ Good Boys use Condoms

Lucile Hadzihalilovic, 1996, FR, 35mn, vo fr, 10

Triolisme à caractère préventif, réalisé dans le cadre d’une série de courts produits pour Canal+ pour la prévention du Sida.
Dans une chambre d’hôtel, un jeune homme fait l’amour à une jeune fille. Une autre jeune fille, qui n’est autre que la soeur jumelle de la première, sort de la salle de bain et va vite les rejoindre. Une troisième jeune fille apparaît alors, venue de l’appartement voisin, et profite du spectacle...

16.02 > 22:00


Seul contre tous

I Stand Alone

Gaspar Noé, 1998, FR, 35mm, vo st nl, 92

Ceux qui ont vu "Carne", ce petit joyau (dont il n’existe malheureusement plus de copie projetable actuellement) dont "Seul contre tous" est la suite - et qui est, déjà, si l’on ose le jeu de mots, une tranche de vie d’un boucher chevalin -, ceux-là donc avaient laissé son personnage principal en faillite et expédié en prison pour avoir tué un jeune homme qu’il soupçonnait à tort d’avoir violé sa fille.
Ici, on le retrouve à Lille, où il veut refaire sa vie. En ménage avec une patronne de café (qu’il surnomme "la grosse"), dont il espère qu’elle lui donnera les moyens de rouvrir une boucherie et avec qui il partage un minable trois-pièces. Vue d’ici ou du fond d’une cellule parisienne, la France reste un grand camembert puant et rempli d’asticots ! Dans cette nation en pleine décadence, le boucher est le modèle de la classe moyenne qui vire à la précarité. Il lui faut à présent retrouver la face, l’honneur perdu, sauver sa peau et ce qui reste de son amour propre, aussi. C’est là que le film nous emmène : dans la tête du boucher.
Le résultat est plus proche de "Salo", "Deliverance", "Taxi Driver", "Bad Lieutenant", ou encore de "C’est arrivé près de chez vous", que de n’importe quel film français des 20 dernières années ! C’est ce que recherchais Gaspar Noé : "L’une des raisons pour lesquelles j’ai fais ce film, c’est le désir de parvenir à achever le film qu’aucun des argentiers du cinéma ne voulait voir salir le parterre du salon cinématographique national". C’est réussi !

http://www.letempsdetruittout.net/gasparnoe/

16.02 > 24:00


Le cinéma bis n’a pas fini de nous livrer ses trésors inestimés. Enfouis dans les caves de collectionneurs, éparpillés aux quatre coins du monde et oubliés de tous... C’est précisément ces caves - et parfois ces greniers - que l’équipe du Nova a valeureusement entrepris d’explorer depuis 10 ans, non sans un certain succès.
Mais au-delà des pellicules qu’on découvre puis qu’on emprunte, qu’on loue ou qu’on importe, il y a aussi les bobines récupérées au hasard de fouilles ardues, et vaillament arrachées aux mains de leurs propriétaires jaloux.
En l’absence d’un véritable conservateur de cinémathèque au sein de notre équipe, ces perles-là finissent par constituer un grand tas de bobines rouillées et poussiéreuses dans le grenier du Nova. Or, notre volonté n’est pas de laisser dormir cette petite collection à l’abri des regards indiscrets, mais au contraire de montrer aux masses ignorantes ces films passés aux oubliettes de l’histoire du cinéma.
Pour la deuxième fois en 10 ans, le Nova vous offre donc un accès privilégié à ses richesses les plus secrètes. Le temps d’une nuit, un peu comme si on était en famille, nous puiserons pas tout-à-fait au hasard dans ce lot de films de la "sexploitation" dont on ne soupçonnait parfois pas l’existence et dont les copies seront exhumées joyeusement. Le rendez-vous est fixé à l’heure du crime, et durera une partie de la nuit.
Au programme de cette séance spéciale ? Des histoires de sucettes à l’anis ou de politiciens corrompus, de secte du vice et de filles aux lèvres gourmandes, de sexe en vadrouille, de sorcières carabinées ou encore de kung-fu sexuel... Un casse-croûte nocturne et matinal vous aidera à passer la nuit sans encombres.

23.02 > 24:00


Norifumi Suzuki, 1986, JP, 35mn, vo st ang, 97

Norifumi Suzuki est un réalisateur connu des habitués d’arrières salles de vidéo clubs. Sa réputation de maître du "pink cinéma" n’est plus à faire et les amateurs de films de sabre le connaissent aussi pour ses films avec Sonny Chiba ou pour ses réalisations époustouflantes dont l’influence n’est plus à prouver. Les habituées du Nova se souviennent peut-être de l’incroyable "School of the Holy beast", chef d’oeuvre de la Nunsploitation, projeté l’année dernière au Nova pendant le 7ème parallèle. Dans ce "Samouraï pink movie", un médecin recherche une femme qui porte l’enfant du Shogun pour l’obliger à avorter. Pour cela, il doit la trouver parmis les filles du Harem... Le film ne manque pas de scènes hallucinantes de sexes, de combats, et autres réjouissances. Comme à son habitude, Suzuki utilise une photographie de premier ordre, ce qui réjouira les plus cinéphiles. Ce films est trés rarement projeté malgré son statut de film culte. Ajoutons qu’il est proposé par Jack Stevenson, collectionneur américain préféré du Nova qui est venu souvent présenter de forts mémorables séances tout au long de ces dix années. Il le décrit comme étant sûrement l’un des meilleurs films de sa collection, faisons lui confiance...

09.03 > 24:00


Who Killed Jessie ?

Kdo chce Zabet Jesii ?

Vaclav Vorlicek, 1966, CZ, 35mm, vo st fr, 80

Un scientifique marié à une scientifique s’ennuie passablement dans la tchéquoslovaquie communiste des années soixantes. Grâce à une machine à matérialiser les rêves, apparait la plantureuse Jessie, héroïne de Comics dont il raffole. Mais après une mauvaise manipulation, 3 super héros se matérialisent aussi avec l’intention de la récupérer... On assiste alors à des courses poursuites sexy, des trouvailles scénaristiques et formelles étonnantes (Jessie s’exprime en phylactère, la machine matérialise aussi des gadgets délirants sortis des BD, il y a des "shabam, pom, wizzz", ...) et un humour subversif et décalé. Une série B de trés bonne facture, surprenante, esthétiquement trés réussie, bref une petite perle. Un peu entre "Les petites marguerites" et le "Batman" de 1966. Découverte lors du 7ème parallèle en 2005, cette petite merveille avait été projetée dans le désordre et en partie la tête en bas... devant un public légèrement irrité... On se rattrappe cette année avec cette séance de minuit, qui tombe à pic au cours d’un week end où il sera question de BD.

16.03 > 24:00


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pos: aval