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Putty Hill

Matt Porterfield, 2010, US, 35mm, vo ang st fr, 87

Putty Hill. Dans ce quartier de la banlieue nord-est de Baltimore (Maryland), peuplé principalement par des familles de la classe ouvrière, la vie suit son cours entre un quotidien désenchanté et un avenir incertain, loin d’un certain Rêve Américain... Plus connue grâce aux films de John Waters et à l’excellente série télévisée "The Wire", Baltimore a beaucoup souffert du déclin économique et industriel qui a débuté dans les années 1970. À cette époque, le trafic de drogue et la violence qui en résultait y ont transformé certains quartiers en de véritables no man’s land. Aujourd’hui, Baltimore reste la ville qui compte le plus fort taux de dépendance à l’héroïne des USA.

Bien que "Putty Hill" ne traite pas spécifiquement des problèmes de drogue, le film aborde leur impact à travers une des victimes de ce trafic : un adolescent, mort d’overdose. Sa disparition va révéler les liens profonds unissant sa famille et ses amis. Même si les sentiments restent difficiles à exprimer, même si les blessures du passé restent ouvertes, ce petit monde va trouver tant bien que mal du réconfort dans des plaisirs et des relations simples... Voilà pour la trame narrative de cette œuvre souvent improvisée, jamais exclusivement fictionnelle et pas totalement documentaire. Flottant sans cesse entre les deux styles de façon fluide et libérée, "Putty Hill" met en scène à la fois des personnages et les acteurs (non professionnels) qui les incarnent. Il dépeint une Baltimore à la fois réelle et fictive, une histoire inventée de toutes pièces mais bien ancrée dans la réalité.

"Putty Hill" est le second film de Matt Porterfield. À l’origine : un projet de documentaire, avorté pour des raisons de production. Porterfield en a gardé le casting, l’équipe et les lieux de tournage pour réaliser ce film, tourné en 12 jours et monté en quelques semaines à peine. En ce sens, il s’agit de cinéma guérilla, à l’état pur. Inspiré par le mélange entre urbain et rural qui est caractéristique de ce quartier, et par ce statut à part entre la ville et le comté — comme Baltimore est pris entre le Nord et le Sud —, "Putty Hill" est tourné dans des lieux qui font partie de ce monde d’entre-deux : un terrain de paintball, une maison de retraite, une piscine dans un jardin... Un monde à l’image de la vie des personnages qui se réunissent dans l’attente, comme en suspension, d’enterrer une des nombreuses victimes de Baltimore.

"Putty Hill" est présenté au Nova au moment de sa sortie en France. À cette occasion, l’équipe du Festival international du film de La Roche-sur-Yon, où il a été primé en 2010, accompagne le film. Emmanuel Burdeau (programmateur du FIF, ancien rédacteur en chef des "Cahiers du cinéma") et Yannick Reix (Délégué général du FIF) seront au Nova pour le présenter et en discuter avec le public lors de la séance du 25.09 à 19:00.

23.09 > 20:00 + 24.09 > 22:00 + 25.09 > 19:00 + 30.09 > 22:00 + 01.10 > 20:00 + 02.10 > 22:00 + 06.10 > 22:00 + 07.10 > 22:00 + 09.10 > 20:00 + 14.10 > 22:00 + 15.10 > 20:00 + 16.10 > 18:00 + 16.10 > 22:00
5€ / 3,5€


Ce qu’en dit la presse...

Assurément l’un des plus grands moments cinématographiques de l’année. "Putty Hill" n’est pas un film de plus, mais un miracle.
- "Let’s Motiv", septembre 2011

Un film fort, qui fait advenir un monde dans toute sa richesse géographique, culturelle, sociale, spirituelle, émotionnelle...
- "Le monde", 7 septembre 2011

Un objet insolite à la grâce persistante.
- "Le canard enchaîné", 7 septembre 2011

Probablement le film indépendant le plus original de l’année,
"Putty Hill" ne ressemble à rien de connu.

- "Première", septembre 2011

Le fin du fin du cinéma indépendant américain, qui flirte avec le film d’art.
- "L’humanité", 7 septembre 2011

Un film d’une totale honnêteté intellectuelle, qui ne vise qu’à capter le coeur d’une banlieue déboussolée. La même que celle que filme Gus Van Sant depuis "Elephant"
ou Larry Clark depuis "Ken Park". La crudité en moins.

- "Standard", septembre 2011

Un film d’une douceur désespérée, (...) chronique imaginaire d’une famille écorchée vive.
- "Studio", septembre 2011

On a l’impression d’être au summum du principe de fiction, où il suffit presque de laisser la caméra tourner pour raconter une histoire forte.
- "Les Inrockuptibles", 7 septembre 2011

La victoire de "Putty Hill" n’est pas de faire croire à sa simulation, (...) mais d’amener à se représenter le tissu vivant d’une communauté.
- "Les cahiers du cinéma", septembre 2011

Juste un film, un beau film. "Putty Hill" ou l’art de ne pas être là quand la vie va vous lancer un semi-remorque au visage.
- "Libération", 7 septembre 2011



J’ai grandi dans une banlieue de Baltimore bordée de haies mal entretenues, de pelouses et de porches négligés, de jardins avec piscine jonchés de pièces automobiles, avec, à chaque coin de rue, une église ou un bar. Ce quartier situé à la périphérie de la ville a énormément inspiré mon travail et sert de décor à "Putty Hill".
Entre 2007 et 2009, j’ai écrit un scénario original, "Metal Gods", un conte sur le passage à l’âge adulte mettant en scène des jeunes fans de heavy metal aux abords de la ville de Baltimore. Le scénario était fin prêt, nous pensions pouvoir démarrer le tournage au cours de l’été 2009, mais notre financement est tombé à l’eau. Dans la foulée, j’ai écrit un autre scénario, reprenant la plupart des acteurs de "Metal Gods" et d’autres, rencontrés en cours de route, avec lesquels je rêvais de collaborer. Sur le papier, ça consistait en un texte descriptif de cinq pages, avec une seule réplique et quinze lieux dans lesquels je voulais tourner. Mais au fil de la production, c’est devenu tout autre chose : une oeuvre intensément collective et remplie de magie. (...) Mais surtout, même si le film s’appuyait sur une véritable structure, les scènes ont été pour la plupart improvisées, ce qui insuffle de la vie aux dialogues et donne plus de naturel aux rapports entre les personnages. J’avais déjà créé de solides liens avec mes acteurs en préparant "Metal Gods", ils me faisaient donc suffisamment confiance pour se mettre à nu et offrir les émotions sincères qui trouveraient un écho chez les spectateurs.

- Matt Porterfield



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