Il n’y a plus beaucoup d’érotisme dans le cinéma pornographique, devenu hygiéniste et aseptisé. Pourtant, il y a bien eu une heure de gloire du cinéma érotique, qui était encore du "cinéma". Radley Metzger, pionnier du film indépendant américain, y a largement contribué. Metzger fait ses premiers pas dans le monde du cinéma dans les années 60 en distribuant des films européens, de Bergman et Antonioni par exemple, pour lesquels il monte des bandes-annonces. Cette influence se ressent dans les films de ses débuts : des drames psycho-sexuels à sensibilité européenne, des mouvements de caméra élégants et des décors opulents. Ceux-ci l’ont érigé au rang de maître du cinéma érotico-artistique. "The Lickerish Quartet" et "Camille 2000", deux des sommets de sa carrière, capturent l’ambiance libertine des swinging sixties. À partir des années 70, la révolution sexuelle radicalise le contenu des films pornographiques. Après avoir exploré la frontière entre soft et hard avec l’amusant et transgressif "Score", Metzger se tourne vers le porno plus explicite sous le pseudonyme de Henry Paris. Sa mise en scène gracieuse et ses dialogues inspirés le démarquent nettement de ses contemporains, notamment grâce aux rapports de force sexuels de "The Image" et la frivolité de "The Opening of Misty Beethoven".
Radley Metzger est l’invité d’honneur du festival, il présentera chacun de ses films.