Parmi les pépites de la fin des années soixante, certaines sont encore plus rare que d’autres, et c’est le cas de Ask the Unicorn, premier album d’Ed Askew sur ESP, label de free jazz et des Fugs ! Ed aussi vivait dans le New York agité d’alors. Rétrospectivement, on peut se dire que ce disque au songwriting assuré, à l’interprétation belle et fragile, ne dépare pas dans l’incroyable catalogue du label. La sensibilité fine et subtile d’Ed transpire dans son approche des instruments comme dans sa voix, elle aussi représentative de son époque. Et puis Ed continua à peindre et à enregistrer, plus rarement, et les critiques se détournèrent de lui.
Alors que l’on retourne aujourd’hui toutes les pierres sixties, il est tout à fait logique que l’on s’attarde sur cette réelle pépite. Ça fait quelques années maintenant qu’Ed a retrouvé les chemins du studio et de la scène, entouré d’un groupe de jeunes New-Yorkais, donnant ça et là des concerts feutrés et malicieux. La salle du Nova se prêtera sans doute très bien à l’écoute et/ou à la découverte d’un Ed Askew toujours alerte. Peut être aussi l’occasion de découvrir le beau double album sorti récemment sur le label bruxellois Okraïna.