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Bill Plympton

Début des années 1970, Bill Plympton quitte Portland pour New York où il travaille durant une quinzaine d’années en tant que caricaturiste politique et illustrateur pour la presse américaine : "New York Times", "Screw", "National Lampoon", "Glamour"… En 1985, il signe son deuxième court métrage d’animation fait maison, "Boomtown", un musical sur la guerre froide et l’absurdité des dépenses militaires. Tout est déjà là : forme courte, dessin hachuré, crayonné hérité de la caricature, coloration à la main, décors épurés et musique décalée qui assoit le ton critique et ironique. C’est deux ans plus tard, avec le succès de son troisième court métrage "Your Face", nominé aux Oscars, qu’il se lance frénétiquement dans le cinéma d’animation. Au début des années 1990, il a déjà réalisé pas moins d’une quinzaine de courts sur le modèle terriblement efficace du "short, cheap and funny", parfaitement adapté aux années MTV. Le succès de cette série de courts (les "Plymtoons", dans lesquels il décrit dans un style grotesque les petites choses ridicules de la vie quotidienne) lui permet d’acquérir une indépendance économique et d’auto-produire son premier long-métrage : "The Tunes", qu’il imagine comme un "Yellow Submarine for the american roots music". Depuis, il enchaîne les longs métrages au rythme d’un tous les trois ans avec une indépendance économique et une liberté artistique totales. Véritable artisan indépendant du cinéma d’animation, il travaille avec une équipe réduite d’une dizaine de personnes et dessine lui même une grande partie des séquences. Pour "The Tunes", il dessine et fait la mise en couleur de 30 000 celluloïds. La patte Plympton, c’est la métamorphose, la transformation des corps, des objets, des paysages, un univers de formes en mouvement permanent ou le langage imagé et métaphorique prend vie pour mieux parasiter un monde puritain et aseptisé ("I Married a Strange Person", sorti au Nova en 1999). Spécialiste des "revenge films" depuis "Mutant Alien" et "Hair High", Plympton sort cette année "Revengeance", co-réalisé avec Jim Lujan, un des animateurs angeleno les plus déjantés de ces dernières années.



Revengeance

La vengeresse

Bill Plympton & Jim Lujan, 2016, HD, vo ang st fr, 71

Deathface, un ancien catcheur et motard devenu sénateur, embauche le chasseur de primes Rod Rosse (The One Man Posse) pour retrouver l’adolescente qui lui a dérobé une marchandise qui pourrait mettre en péril sa carrière. Les loups sont lâchés sur les routes de Californie pour empocher le pactole. Un road movie fou furieux qui plonge à pieds joints dans les profondeurs de la Californie et les bas-fonds sordides de l’Inland Empire, à travers boîtes de nuit pour travestis poilus, stations essence et motels de bord de route, à la rencontre de sectes militarisées, de gangs de bikers décérébrés et de rednecks édentés… Rock’n’roll, défonce, scatologie, règlements de compte et dialogues incisifs sont au rendez-vous. Du haut de ses 70 ans, Bill Plympton signe son huitième long métrage qui est aussi sa première co-réalisation, avec l’écrivain et artiste touche-à-tout californien Jim Lujan auquel on doit la paternité d’une bonne partie des personnages, leurs voix et la musique originale. Au-delà de la critique caricaturale du rêve américain et de ses représentants politiques, "Revengeance" est avant tout un bon divertissement, un croisement entre Quentin Tarantino et les frères Coen, qui auront l’air d’enfants de chœur face à ce nouveau tour de force du grand Bill.

01.12 > 20:00 + 02.12 > 22:30 + 03.12 > 21:00 + 04.12 > 21:30 + 08.12 > 22:00 + 10.12 > 21:00 + 11.12 > 15:00 + 15.12 > 22:00 + 17.12 > 19:00 + 18.12 > 21:30
5€ / 3,5€


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