Cheveux filandreux, poils au menton, verrue sur le nez, acariâtre et moche, la sorcière occupe dans notre imaginaire la place de la méchante vieille femme qui nous menace à coup de sortilèges malfaisants. Mais trêve de Blanche-Neige et autres contes moyenâgeux : les femmes dites sorcières ont bel et bien été bannies, conspuées, ostracisées et grillées à petit feu, qu’elles entendent des voix ou pas... Les mouvements féministes sont, depuis, passés par là et les contes pour enfants ont été revisités. Femme puissante, en lien avec les forces du vivant, les mondes et leur mystère indéchiffrable, la sorcière d’aujourd’hui s’est réapproprié les pouvoirs de la séduction et les savoirs ancestraux. Elle utilise tout ce qu’elle a sous la main pour se défendre et en découdre. Avec "The Love Witch", sa quête amoureuse devient guerrière et le bois duquel elle se chauffe est fait de philtres d’amour ou de potions empoissonnées.
Pour faire face aux obligations nauséabondes des rentrées annuelles, le Nova part en vadrouille avec la sorcière d’Anna Biller et quelques autres figures de femmes émancipées et fortes, dans un grand bain de puissance régénérante. Mais la magie ne s’arrête pas là : le temps d’un mini festival qui ouvre ce nouveau programme, on pourra s’émerveiller des inventions de quatre artistes qui jouent avec les objets, les sons et les images pour mieux réenchanter le réel. En sortie, "Upstream Color" est traversé lui aussi d’une autre magie, celle qui lie intimement l’homme et l’animal, qu’ils le veuillent ou non. Les diapositives de Paul Cuvelier, ses corps érotiques et enchantés, seront à découvrir le temps d’une soirée tandis que d’autres prendront le micro pour chanter et danser dans la grâce d’un sort jeté à la gueule du monde.
Attention, tout ça pourrait bien vous faire tourner la tête ! Mais avec joie et puissance, donc !