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Only the Sky is the Limit

Le 22 septembre 1998, lors d’une sixième tentative d’expulsion, Semira Adamu est étouffée à l’aide de "la technique du coussin" par des gendarmes qui agissent conformément aux techniques d’expulsion définies par l’Etat belge. Demandeuse d’asile déboutée, Semira avait 20 ans et venait du Nigeria. Détenue au centre fermé 127bis, elle y jouait le rôle de lanceuse d’alertes pour le Collectif contre les expulsions, témoignait du fonctionnement de ces prisons pour étranger.e.s, informait des dates d’expulsions de ses codétenu.e.s. Semira incarnait, à sa manière, la lutte des femmes pour leur dignité et la résistance aux politiques d’asile et de migration inhumaines.
Sa mort avait provoqué une indignation générale. "Plus jamais ça !" Promesse non tenue. Vingt ans plus tard, une balle tirée par des policiers sur les ordres des autorités, tue Mawda Shawri, fillette turco-irakienne âgée de 2 ans. L’Union européenne érige ses murs toujours plus haut, arme ses frontières, pervertit l’hospitalité en hostilité. Les mots "camps", "centres fermés", "chasse à l’homme", "rafles", "enfermement de familles" refont surface, à moins qu’ils n’aient jamais eu l’occasion de tout à fait disparaître ?
Trente-quatre mille trois cent soixante et une morts "comptabilisés" dans la forteresse Europe. Au-delà de l’abstraction des grands nombres (incomplets par ailleurs), au-delà des victimes médiatisées, il y a toutes celles que nous sommes incapables de nommer, de la mer, du désert, de la montagne, des expulsions, des coups, des humiliations, des "balles perdues". Et pour celles et ceux qui réussissent la traversée, il reste l’absence de protection humanitaire, sociale, médicale, politique qui tue, blesse, humilie, réduit en charpie. A l’avant-garde de cette évolution sinistre, la Belgique remet en cause les régles du droit d’asile, sépare les familles, nie la situation spécifique des femmes, ne respecte pas les droits des enfants, collabore avec des états dictatoriaux...
Pour ceux qui cherchent asile ici ou ailleurs, "Only the sky is the limit !". Entre sourire et détresse, cette phrase est un adage affirmé par ces jeunes exilé.es mu.e.s par le besoin d’aboutir là où on leur refuse vainement, systématiquement, le passage, un acte de résilience et d’espoir, une invocation. Au cœur de leurs quêtes et de leurs parcours de vie souvent terrifiants, subsistent les pulsions de vie, les éclats de rage, de courage, de solidarité. Pour à la fois prendre à revers les politiques migratoires européennes, donner visage, corps, subjectivité aux premier.e.s concerné.e.s et questionner notre regard sur "l’exilé.e" et sur notre "hospitalité", cette programmation veut rendre compte de cette vie brûlante et vaillante. De la solidarité joyeuse lorsqu’une bande d’amis monte un stratagème épique pour traverser les frontières. De la camaraderie dans les camps du désert du Néguev, aux abords des ports de Calais ou de Melilla, jusqu’au centre de Bruxelles... De l’espoir de pouvoir vivre ensemble ici dans des villages vidés par l’exode rural. Des rencontres musicales, cinématographiques ou tout simplement, amicales.
Pierres angulaires de ce programme, "L’Héroïque lande" de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval et "Between Fences" d’Avi Mograbi, des cinéastes tenaces, témoins et résistants. Qui croisent, avec "Hamlet in Palestine" et "Arna’s Children", la question palestinienne autour du destin tragique de Juliano Mer-Khamis (comédien, metteur en scène et réalisateur israélien) où se dévoile, violemment, l’enjeu du territoire. Celui qu’on occupe, qu’on interdit, qu’on doit traverser, rejoindre, habiter, tenir en soi.

Cette programmation, rélisée en collaboration avec Le P’tit Ciné et la Coordination Semira Adamu 2018, s’inscrit dans le mois d’actions (débats, rassemblements, théâtre, lectures, concerts...) organisé par des collectifs, associations et militant.e.s.
Plus d’infos : www.semiraadamu2018.be



Nicolas Klotz & Elisabeth Perceval, 2017, FR, DCP, vo fr st fr & ang, 225

Nous les avions invités pour fêter les dix ans du Nova, alors qu’ils venaient de terminer "La Blessure". Nos vingt ans ont passés et les voilà poursuivant toujours leur chemin de cinéastes témoins et résistants, enflammés d’une colère tenace et délicate. Un chemin pavé de rigueur, de moral et d’éthique qui les conduit, presque naturellement, à Calais, pendant l’hiver 2016, avant que l’État français n’organise la déconstruction de la Jungle. Dans le calme de gestes longuement filmés, un thé qu’on prépare, un feu qu’on attise, la caméra immobile partage un peu de chaleur et se mêle silencieusement aux groupes. Les longues séquences se déploient, le temps est celui de la rencontre, avant que ne se livrent arrachés à la nuit de l’oubli et de la mort, des fragments de récits. Tous ensemble, ils composent peu-à-peu le portrait d’un Enfer que Dante avait bien pressenti sur Terre, et dont ces hommes et ces femmes reviennent, parfois habités par le Diable, parfois assoiffés de vie comme Almaz, la belle Érythréenne au rire un peu fêlé. Alors les chemins boueux, les baraques en tôles et les petites boutiques de la Jungle semble un Purgatoire dangereux mais réconfortant, avec ses joies brèves et ses amitiés chaleureuses. Et c’est ici que se devine au loin derrière les flics et les grillages, le Paradis tant désiré, l’autre côté de la mer. Telle une fresque épique, "L’Héroïque lande" est un récit aux mille voix d’un voyage entre la vie et la mort, la geste des héros d’aujourd’hui. Sauf que malgré ses malheurs, Dante était conduit au Paradis par Béatrice. De ce paradis tant désiré et enfin rejoint, au téléphone, Zeid dira, "Fuck England, Baba. I miss the jungle".

En partenariat avec BOZAR et le Cinéclub de l’INSAS

07.10 > 18:00 : Rencontre avec Nicolas Klotz & Elisabeth Perceval .
06.10 > 16:00 : Masterclass avec Nicolas Klotz & Elisabeth Perceval à BOZAR, coorganisée avec le Cinéclub de l’INSAS

07.10 > 18:00   + 14.10 > 19:00 + 21.10 > 19:00
6€ / 4€


Nathalie Nambot & Maki Berchache, 2014, FR, 35mm, vo fr, 75

Dans l’élan de la révolution tunisienne, après la chute de Ben Ali, 25.000 jeunes tunisiens ont pris la mer vers l’Europe, via Lampedusa. Maki Berchache est l’un d’eux. À partir de son his- toire, de fragments d’images, de récits, avec ses amis de voyage ou rencontrés à Paris, "Brûle la mer" revient sur cette tentative de liberté et la violence d’une hospitalité refusée. Brûler la mer, c’est brûler les frontières, les lois, les papiers empêchant de décider par soi-même de sa terre d’accueil. "Brûle la mer" c’est égale- ment brûler la vie passée, quitter son pays, sa famille. C’est aussi produire l’énergie nécessaire à la création de nouvelles fraternités, dans un endroit que l’on fait peu à peu sien. Nathalie Nambot et Maki Berchache se sont attachés avec leur film à mettre en image l’intelligence de la lutte collective et la force vive qui se dégage de leur proposition qui nous enjoint à rejoindre ce combat.

+ A l’usage des vivants / Semira Adamu

Pauline Fonsny, 2018, BE, vo & fr ang st fr, 25

Première projection (d’une version de travail) de ce film où, vingt ans après l’assassinat de Semira Adamu, dans un cri de guerre conjugué au féminin, deux femmes racontent… À travers leurs récits, elles mettent en lumière la réalité des centres fermés, des conditions de détention, de la souffrance des détenus, des exactions des gardiens et des gendarmes.

+ Rencontre et palabre avec le Choeur Ali Arraass

Ali Aarrass, citoyen belgo-marocain, soupçonné de terro- risme, a été arrêté en Espagne en 2008. Jugé et ayant bénéficié d’un non-lieu, il est ensuite illégalement extradé vers le Maroc. Il y est emprisonné depuis 2010 à la suite d’aveux obtenus sous la torture. Soudé autour de Farida Aarrass, la sœur d’Ali, un chœur de femmes, militantes, comédiennes, chanteuses pro- fessionnelles et amatrices, s’est rassemblé depuis deux ans afin de porter à la scène son récit. La forme longue du Choeur d’Ali Aarrass sera présentée au Théâtre National en avril 2019. Le Choeur vous ouvre ses coulisses afin de partager quelques chants de son répertoire et donner des nouvelles d’Ali Aarrass.

En présence des réalisatrices Pauline Fonsny et Nathalie Nambot.

23.09 > 20:00  


Avi Mograbi, 2016, FR-IL, video, vo st fr, 84

Israël, petit pays de 8 millions d’habitants, compte 50.000 demandeurs d’asile africains qui ont commencé à affluer dans la seconde moitié des années 2000. Face à cette vague migratoire venant du Soudan, ravagé par la guerre du Darfour, et d’Érythrée, en proie à un régime dictatorial, le gouvernement israélien n’a fait aucun effort pour accueillir ces exilés de manière décente. L’État cherche au contraire à "éliminer le problème" de façon inhumaine, refusant d’octroyer aux demandeurs d’asile non juifs le statut que la Convention de 1951 relative aux réfugiés devrait pourtant leur offrir. Le camp de réfugiés de Holot, une prison qui ne dit pas son nom située en plein désert du Néguev, est la concrétisation physique de cette politique. C’est là qu’Avi Mograbi et le metteur en scène Chen Alon partent à la rencontre de demandeurs d’asile et questionnent avec eux le statut de réfugié en Israël. Quel est l’élément déclencheur qui pousse un jour ces hommes et ces femmes à abandonner tout ce qu’ils possèdent et tous leurs proches pour plonger vers l’inconnu ? Pourquoi Israël, terre des réfugiés, refuse de considérer le sort de ces exilés que la guerre, la pauvreté et les persécutions ont jetés sur les routes ? Les Israéliens qui travaillent avec les réfugiés sont-ils capables de se mettre à leur place ? Leur inconscient collectif peut-il être réveillé ? Grâce aux techniques du "Théâtre de l’Opprimé", le réalisateur et le metteur en scène font en sorte que les exilés s’emparent peu à peu du film et en fassent le leur.

28.09 > 20:00 + 06.10 > 22:00
6€ / 4€


Nicolas Klotz & Thomas Ostermeier, 2017, DE-FR, DCP, vo st fr & ang, 92

À l’occasion d’un voyage en Palestine autour de son travail sur la pièce de Shakespeare, le metteur en scène allemand Thomas Ostermeier part sur les traces de son ami Juliano Mer-Khamis assassiné en pleine rue en 2011. De questions en silence, de rencontres en rendez-vous, son chemin l’amène au camp de Jénine, dans une prison palestinienne, à Tel-Aviv pour essayer de comprendre qui aurait pu vouloir tuer Mer-Khamis, militant, activiste, fondateur du Freedom Theater à Jénine, comédien passé chez Gitaï, metteur en scène charismatique. Plus il avance dans son enquête, plus les pistes se démultiplient, se perdent, se brouillent... Et le film le suit, erre dans son sillage, tisse sa quête à celle d’Hamlet qui se débat, à l’œuvre de Mer-Khamis, aux images de son film, "Arna’s Children". Peu à peu, dans ce labyrinthe d’images rythmées à coup de guitare électrique, dans ses tranches d’histoires individuelles et collectives, ses allers et retours entre hier et aujourd’hui, se déploie comme une ballade médiévale, une chanson de geste, l’histoire d’un homme, de ses frères et de ses batailles. Et ce qui nourrit cette quête, anime sans cesse le film, lie Klotz à Ostermeier, Ostermeier à Mer-Kamis, Mer-Kamis à ses anciens camarades devenus soldats, c’est l’amitié. Et ses vertus que chantaient les troubadours d’autrefois, l’honneur, le courage, la loyauté.

En présence de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval le 6 octobre

06.10 > 19:00   + 14.10 > 17:00 + 21.10 > 17:00
6€ / 4€


Juliano Mer Khamis & Danniel Danniel, 2002, IL, video, vo st fr & ang, 84

Youssef a commis un attentat-suicide en 2001. Ashraf a été abattu par l’armée israélienne en 2002. Alla commandait un groupe de combattants résistants jusqu’à sa mort, en 2003. Enfants, ils étaient les acteurs prometteurs de la troupe théâtrale que Juliano Mer Khamis, le réalisateur, avait fondée dans les années 1980 dans le camp de réfugiés de Jénine, avec sa mère Arna, issue d’une famille sioniste mais mariée à un Arabe israélien qui dirigea le Parti communiste. À l’époque, Juliano Mer Khamis avait filmé les répétitions et les représentations. Il est retourné à Jénine en 2002, pour voir ce qu’étaient devenus les enfants qu’il y avait connus et essayer de comprendre leurs choix et leurs itinéraires. Le résultat est un portrait de groupe effrayant, un film d’une grande humanité et pourtant sans concession sur une génération perdue de Palestiniens, condamnée par l’occupation israélienne. Ce film donnera naissance, quelques années plus tard, au Freedom Theater fondé à Jénine par Juliano Mer Khamis pour poursuivre l’œuvre de sa mère, jusqu’à son propre assassinat en 2011.

30.09 > 22:00 + 12.10 > 20:00
6€ / 4€


Estephan Wagner, Moritz Siebert & Abou Bakar Sidibé, 2016, DK-ML-NL, DCP, vo fr, 80

Au Maroc, le Mont Gourougou surplombe l’enclave espagnole de Melilla. Sur cette montagne aride, traversée d’ânes et de chiens errants, se calfeutre une communauté d’hommes venus de plusieurs pays africains, en quête de ce petit bout de territoire où il faut aller poser les pieds pour commencer à vivre. C’est à l’un d’entre eux que Moritz Siebert et Estephan Wagner ont confié leur caméra. Abou Bakar Sidibé a fait tout ce chemin pour venir attendre là les nuits de brouillards propices au passage, il risque sa vie quand ils se lancent tous ensemble sur les hautes clôtures pour qu’elles s’effondrent sous leurs poids et qu’ils puissent passer, il invente avec ses camarades d’infortune et de rêves un quotidien tissé d’attentes et de peurs, de deuils et d’espoirs, de rapines et de matchs de foot. Et si les réalisateurs sont là, au montage, à travailler une forme mêlant les images menaçantes des caméras de surveillance au quotidien tantôt paisible tantôt tremblant de cette communauté, on ne les verra pas à l’écran. Abou, filmeur et filmé, met seul en partage sa vie et ses liens pour raconter le courage de ces hommes – et construire, dans le même geste, au bout de la caméra, leur dignité.

22.09 > 20:00 + 29.09 > 22:00
6€ / 4€


Shu Aiello & Catherine Catella, 2016, FR-IT, DCP, vo & fr it st fr, 90

Ce documentaire dit le possible et le réel de l’hospitalité, de manière institutionnelle grâce à une volonté première d’un village - déserté par ses jeunes générations - de lutter contre la mafia calabraise, de reprendre possession de sa voix. Un maire un jour, suite à l’arrivée d’un bateau de "nouveaux migrants", ramène 10 kurdes à la maison. L’impact individuel devient force collective. Ce film montre que rien n’est gagné, que tout est rude, que les causes des migrations sont souvent les mêmes, de l’Antiquité jusqu’aujourd’hui. Enchaînement de poses, de plans longs, de paysages, de tableaux et de récits de toutes sortes, ce film composite alterne les voix des nouveaux habitants, des "anciens", de celles et ceux qui passent, qui restent, qui sont parti.e.s, qui reviendront, qui ne reviendront jamais. Riace, ce village en bord d’horizons, est devenu Ithaque, lieu d’arrivée ou de départ. Territoire d’accueil cependant, ce documentaire est un vrai bout d’espoir qui devrait s’injecter en intraveineuse.

22.09 > 22:00 + 30.09 > 20:00
6€ / 4€


Io Sto con la Sposa

On the Bride’s Side

Antonio Augugliaro, Gabriele Del Grande & Khaled Soliman Al Nassiry, 2014, DCP, vo & ar it st fr, 98

Un journaliste italien et un poète palestinien décident d’aider un groupe de réfugié-e-s syrien-ne-s à gagner la Suède avec, en guise de laissez-passer, une robe blanche de mariée… Parce qu’enfin, quel policier aurait l’esprit assez tordu pour aller se figurer que le cortège nuptial n’est qu’une couverture imaginée par les cinéastes pour traverser l’Europe en déjouant les contrôles ? Produit par crowdfunding, "Io Sto Con La Sposa" s’avère le parfait exemple du documentaire où la caméra s’impose comme actrice à part entière d’une belle histoire en train de s’écrire. Une ode au culot, à la solidarité et à la désobéissance citoyenne et aussi, accessoirement, un film pour sortir de la figure repoussoir du passeur, un peu trop systématiquement dépeint en trafiquant d’êtres humains sans foi ni loi. Un joli pied de nez aux gardiens de la forteresse, qui aurait pu envoyer tout droit ses auteurs en prison, et les conduira plutôt à la Mostra de Venise…

23.09 > 18:00 + 29.09 > 20:00 + 04.10 > 22:00
6€ / 4€


Paola Stévenne, 2002, BE, video, vo fr, 60

Paola Stévenne a pris part au Collectif contre les Expulsions dans les années 90. Elle se souvient de ce 26 septembre 1998, quand 5000 personnes se sont retrouvées à la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule pour un hommage citoyen en réaction à la mort de Semira Adamu. Mais quelques semaines plus tard, les médias sont déjà passés à autre chose. La cinéaste, elle, ne veut pas oublier. "Je souhaitais raconter une histoire belge, l’histoire de Schengen. Schengen a refait un mur de 10 mètres de haut à Ceuta, sur la frontière entre l’Espagne et le Maroc. Je souhaitais traverser la zone Schengen en partant du Sud et en allant de plus en plus au Nord. J’avais envie de voir ce qui changeait. En quatre mois et demi, je suis passée de Ceuta, à Madrid, de Marseille, en Andalousie, de Paris, à Bruxelles, de Berlin, aux frontières de la Pologne. J’ai cherché ce que signifie "être étranger" en Europe aujourd’hui. J’ai écouté les histoires, les souvenirs, les espoirs, les peurs et les plans des "étrangers".

+ Chants d’elles

Aline Moens & Fatima Abgar, 2007, BE, video, vo fr, 10

Chacune transmet un chant dans sa langue, partage ses mots, sons et sens, laisse venir les images. Chemin de montagne et de soleil, elle sort de chez elle de sa solitude de migrante, et rentre chez elle, dans son intimité culturelle. "Chants d’elles", un champ d’ailes qui la rappelle à elle.

Suivi d’une discussion avec Paola Stévenne.

04.10 > 20:00  


Avec des demandeurs d’asile au Centre Fritz Toussaint et des volontaires en année citoyenne de Solidarcité, l’Atelier Graphoui et Article 27 ont réalisé un projet de création sonore et visuelle pour partager les points de vue sur la ville, celle où l’on est, celle d’où l’on vient. À l’image d’une ville, laboratoire voué à la rencontre, à l’expérimentation, le sténopé est utilisé ici comme outil à capturer des sensations en image, réinventer nos décors, un zoom pour peindre nos paysages sonores, regard sur un quotidien, un centre, une place, un quartier.

Vernissage : 23.09 > 19:00

23.09 > 19:00


La Coordination Semira Adamu et la Coordination des Sans-Papiers de Belgique (réseau autonome des collectifs sans papiers en lutte actuellement - http://sans-papiers.be) se sont accordées pour co-organiser des activités. En plus des débats, du théâtre et des concerts, les collectifs de Sans Papiers proposent des tables d’hôtes, dans leurs occupations toute l’année et dans des lieux socio-culturels. Afghanistan, Afrique de l’Ouest, Amérique Latine, Nigeria seront quelques unes des saveurs de cet indispensable ailleurs.

Prix conscient et libre - sous reversés à la Coordination des sans-papiers de Belgique.

23.09 > 19:00 + 27.09 > 19:30 + 13.10 > 20:00


Poéte.sse.s, musicien.ne.s, slameur.se.s des luttes, en voix et en gorges et en poings autour et pour des voix oubliées, invisibilisées. Avec sûrement Antoine Boute, Maïa Chauvier, Dante, Caroline Deyber, Célestin de Meeus, Léïla Duquaine, Akram Hamo, Said Codm Elouizi,Elisabeth Severino Fernandes, Vincent Granger, Aliette Griz, Saïdou Ly, Law Tiste, Maky, Els Moors, MEDEX - Musée éphémère de l’exil, Tom Nisse,Serge Noël, Alice Perret, Milady Renoir, Joëlle Sambi Nzeba, Jérémie Tholomé, Laurence Vielle, et d’autres ami.e.s...

Clôture en chœur slamé.

Repas végétarien à prix conscient préparé par un collectif de Sans Papiers.

Entrée : prix conscient et libre - sous reversés à la Coordination des sans-papiers de Belgique.

27.09 > 20:00  
Gratis


Nocturne

District 9

Neill Blomkamp, 2009, ZA-CA-US-NZ, video, vo ang st fr & nl, 112

Nouveau bidonville de Johanesbourg, le District 9 est un camp de réfugiés hébergeant des extraterrestres contraints de rester sous le ciel sud-africain suite à un soucis technique. Avec le temps, le camp moisi et, à l’intégration de ces nouveaux habitants, l’administration privilégie l’expulsion dans un camp tout neuf au milieu de nulle part et surtout, loin du bon peuple. Un déménagement effectué par tous les moyens disponibles quitte à utiliser des méthodes "fermes mais humaines" telles l’expropriation ou la mise hors d’état de nuire des récalcitrants… Conçu comme un documentaire d’investigation, "District 9" est probablement l’un des films les plus acides et percutants que la culture pop nous ai servi ces dernières années au sujet du traitement des réfugiés. Qu’ils soient Afghans, Nigérians ou extraterrestres, c’est tout le mépris et la haine de l’autre infusée par le traitement de l’information et les injonctions politico-policières que ce film extrapolent. Reste le traitement génial du personnage principal, une raclure imbue de lâcheté et de racisme que le réalisateur rend savoureux à haïr, sans oublier des effets spéciaux conçus avec une maîtrise hors du commun et vous obtiendrez l’un des films de genre majeurs des années 2000.

28.09 > 22:00
6€ / 4€


Séance d’écoute

Radio Syria

Collectif, 2018, BE, audio, vo fr, 50

"Radio Syria" est une création radiophonique découpée en deux épisodes conçue par des réfugiés syriens et coordonnée par l’atelier Graphoui. Cette fascinante réalisation collective révèle un kaléidoscope de souvenirs et d’expériences vécues depuis les premiers moments de la fuite jusqu’à l’arrivée à Bruxelles en passant, entre autres, par les cases prisons et postes frontières. L’utilisation intelligente du médium radiophonique permet la recréation d’environnements sonores suggérant avec force et subtilité les angoisses et parcours de chacun de ces migrants. Les témoignages conçus dans le calme et un brin de recul permettent de rendre palpable la singularité de ces parcours de vie sans verser dans le sensationnalisme. L’écoute se fera en présence de certains cré-acteurs de "Radio Syria".

L’écoute se fera en présence de certains cré-acteurs de "Radio Syria".

11.10 > 20:00   + 11.10 > 22:00  
Gratis


Le Nova accueille la soirée de clôture du programme lancé par la Coordination Semira Adamu 2018, association éphémère réunissant une centaine d’associations, de collectifs et d’individus. Le 13 octobre se veut aussi une soirée d’ouverture par la tenue d’une assemblée pour réfléchir ensemble à des pistes, qui depuis le terrain d’actions de chacun, ouvrent et revendiquent : la régularisation de toutes les personnes sans-papiers en attendant d’une effective liberté de circulation dans l’égalité de droits pour toutes et tous - l’arrêt des expulsions et suppression des centres fermés, la condamnation des violences systématiques racistes, patriarcales, policières et d’État. Cette assemblée se construira à partir des idées récoltées en amont et durant les événements et actions de septembre et octobre 2018. N’hésitez pas à venir avec vos idées et vos envies. Et pour se filer la niaque, restez pour le concert de Kel Assouf + Boum (et venez danser).

13.10 > 18:00  
Gratis


Concert

Kel Assouf

En 2006, Anana Harouna fonde à Bruxelles le groupe Kel Assouf qui signifie à la fois “la nostalgie" et "fils de l’éternité" en langue tamasheq. Au gré de ses formules successives le projet explore des univers sonores contrastés, partant d’un univers proche de celui de Tinariwen vers un son de plus en plus rock. Deux albums chez Igloo Records témoignent de cette évolution. Les phrases courtes d’Anana Harouna, posées sur les gammes et les rythmes issus de la musique traditionnelle keltamasheq, ont la concision des haïku japonais. Elles évoquent la vie dans son désert et appellent à la paix dans le monde. La vie entre Bruxelles et Agadez devient pour lui une source d’inspiration importante. Avec un power trio minimaliste, entouré de Sofyann Ben Youssef à l’orgue et au Moog SUB 37, et d’Olivier Penu à la batterie, la révolte face aux injustices d’Anana Harouna ressort de façon explicite par la voix hurlante de sa guitare. Les rythmes de transe africains joués par des musiciens de rock nous transportent sur un dance-floor quelque part entre Londres et Niamey – une machine à groove puissante !

Photo : Maël G. Lagadec

13.10 > 22:00
6€ / 4€


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