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Samurai Gaijin

Il a le katana virevoltant, l’honneur à vif, la larme de thé au coin des lèvres et il ne se cache pas ! Le Samouraï transcende la pellicule depuis un peu moins d’un siècle. Son influence sur les westerns hollywoodiens et la culture pop dans son ensemble, font de lui un archétype vivace et persistant de l’histoire du cinéma. Puis, lors de l’édition 2016 d’Offscreen, survint une nouvelle couche à cette riche histoire : du fin fond de sa campagne industrielle finlandaise nous parvint Rauni, le samouraï viking ivre d’alcool, de filles et d’un Japon illuminé. Un Samouraï Gaijin !

Ennivré par cette rencontre, nous avons creusé l’histoire du cinéma pour accompagner la petite sortie de "Samurai Rauni Reposaareleinen" d’autres perles inconnues répondant à cette description de samouraïs non-japonais – des Gaijin donc. Une fouille qui nous a replongés dans les heures les plus folles du cinéma d’exploitation où l’on imaginait qu’il suffisait de lancer les mots "samouraï", kung-fu ou ninja dans son titre pour faire frétiller le public adepte des films d’exploitation... le tout dans une grande confusion sémantique. On retrouve un maître kung-fu dans "Black Samouraï", le premier film à mêler Cowboy et Samouraï, "Le samouraï et le cavalier" a aussi eu pour nom "Der Schreken von Kung Fu" ("L’effroi du Kung Fu"), et surtout, on rencontre un flic au charisme et à l’humour douteux dans "Samuraï Cop" - mais attention, un flic qui dégaine le katana et qui lutte contre "Fudge Fujiyama", autant d’excellentes raisons pour vous montrer ce summum du nanard. Et enfin, des films intègrent honnêtement le concept présenté : l’homme qui maîtrise le bushidô sans être nippon, authentique "Samurai Gajin", à l’image du premier samouraï non-japonais de l’histoire, Yasuke, esclave noir devenu samouraï au 16ème siècle. Une bataille cinématographique improbable à suivre en cinq semaines, cinq films et courts métrages, colorée, rigolote, forte et forcément étonnante !



Mika Rättö, 2016, FI, DCP, vo fi st fr & ang, 80

Bienvenue à Reposaarelainen, petit coin de la campagne finlandaise gélée et ponctuée d’usines, sur laquelle régne un irascible et joyeux seigneur de guerre : le Samurai Rauni ! Sabreur invaincu et decontracté, clope au bec, barbe hirsute, casquette de matelot et marcel sale, avec un fort penchant pour les femmes et la bouteille, Rauni suis une route un peu trop droite en se vengeant de ceux qu’il pense avoir commandité sa vaine tentative d’assassinat. Le film s’ouvre comme une bouteille de vodka et ne se referme qu’après une intense heure et quart de délire, de danse, de chants traditionnels et techno, de gueule de bois et de vengeances aussi douteuses que tranchantes. "Samurai Rauni" est porté par son réalisateur-acteur principal hyper-actif et en grande forme, boosté par l’humour local (éthylique et noir), soutenu par son entrainante bande-son ; il réussit le défi de japoniser intélligement la Finlande, transposant par exemple les "bains chauds" japonais dans les saunas nordiques. Une sortie trop rare, et unique en son genre !

21.09 > 20:00 + 30.09 > 18:00 + 05.10 > 20:00 + 12.10 > 22:00 + 20.10 > 20:00
6€ / 4€


John Frankenheimer, 1982, 35mm > video, vo ang st fr, 113

Embauché pour partir au Japon afin de livrer un ancien katana familial à son propriétaire, Rick, simple boxeur américain, se retrouve pris dans une guerre pour le sabre qui oppose deux frères, l’un retiré à la campagne et sensei d’un dojo d’escrime traditionnelle, l’autre richissime et mafieux chef d’entre- prise. Devant choisir son camp, il finira par être initié et prendre les armes, celles des samourais. Etonnament réaliste pour un film gaijin, guidé par Toshiro Mifune, LA figure légendaire du chanbara ("Les Septs Samurais", "la Légende de Musashi", « Le Sabre du Mal », etc.) ici en vieux et efficace sensei ; "The Challenge" ne ridiculise pas le samourai en entrant dans des clichés incultes, mais ouvre au contraire une modeste porte vers les pratiques martiales du Japon médieval, faisant du héros américain (dont l’orgueil est douché un bon coup par les techniques nippones, et qui achève le film en ayant à peine effleuré la voie du sabre) peut-être le seul authentique Samurai Gajin de ce programme. (avec Rauni bien entendu)

21.09 > 22:00
6€ / 4€


The Silent Stranger

Lo straniero di silenzio

Luigi Vanzi, 1968, US-IT-JP, video, vo ang, 92

Selle à l’épaule et cheval suspendu, un cowboy anonyme s’éveille au milieu d’une foule de paysans intrigués et railleurs. Après un voyage de plusieurs mois, il débarque enfin dans un port nippon pour récupérer son dû : des milliers de dollars promis par un parchemin à remettre à un certain Motori. L’affaire est juteuse mais le terrain insondable surtout quand un samouraï bien renseigné lui subtilise sa liberté et son cheval. Bienvenue en plein Eastern : le Western en plein Japon de la fin de l’ère Edo !
Ce film à peu de chose près invisible de la fin des années 60 est historiquement le premier à mêler de si près les deux genres frères que sont le film de samouraï et le western. Et il le fait avec un certain sens de la rencontre : dès les premières minutes on comprend que le cowboy ne saisit rien et en prend plein les dents. Pas de traducteur ni de terrain commun dans cette terre balayée par les typhons. Pour quelques dollars de plus, l’étranger joue le rôle du grain de sable bondissant d’un clan à l’autre dans la lutte à mort que se livre deux clans de samouraïs. À mi-chemin entre le western et le chanbara, ce film habité par une princesse polyglotte, un nain porte-sabre, une gatling en plein Japon médiéval et une pétoire indescriptible est une rareté réjouissante et pluvieuse !

05.10 > 22:00
4€ / 3€


Amir Shervan, 1991, US, HD, vo

Avec son catalogue très éloigné d’un Avi Mograbi, Amir Shervan ("Hollywood Cop", "Killing American Style") n’est pas le stéréotype du cinéaste moyen-oriental programmé au Cinéma Nova. Loin de là. En 1991 il met fin à sa carrière avec son cinquième film et chef d’œuvre malgré lui : "Samurai Cop". Un joyau dans le royaume des films si mauvais-qu’ils-en-sont-précieux qui a gagné son statut de film culte plus de 20 ans après sa diffusion en vhs grâce à l’avènement de l’internet et de son partage frénétique des plaisirs coupables. "Samurai Cop", c’est davantage un film de policiers qui tente de profiter de la vague finissante des films d’arts-martiaux qu’un film de samouraï non-japonais. Porté par un casting infernal de visages célèbres du cinéma fauché - l’américano-lituanien Robert Z’Dar en chef des yakuzas et Gérald Okamura - mais surtout par son imparable duo du flic blanc incorruptible et de son sidekick rigolo afro-américain, le film est l’exemple de la série B décomplexée qui accumule les faux raccords en tous genres, les claps maladroits et les dialogues au tranchant émoussé. Une perle à découvrir à minuit et en troupeau pour une séance unique et tout de même quelques touches de katana.

12.10 > 24:00
6€ / 4€


Phillip Noyce, 1989, US, 35mm, vo, 86

Quand l’occident reprends l’un des grands mythes du chambara en 26 épisodes, réadapté en 2003 par Takeshi Kitano, celui de Zatoichi, le sabreur aveugle, en prendra t’on plein la vue ? "Blind Fury" s’émancipe dès le départ de tout nipponisme en faisant de son héro un vétéran du Vietnam privé de la vue et formé au sabre par les locaux. De retour au pays et armé de sa canne truquée, il défend le faible avec une tranchante efficacité, mais en toute modestie. Ponctué de l’humour déjà présent dans la série des Zatoichi (ici modernisé, le héro aveugle conduit par exemple une voiture en plein centre-ville !), "Blind Fury" reste agréablement terre à terre. Toujours crédible et digne, Rutger Hauer, acteur fétiche des débuts de Paul Verhoeven et mémorable replicant de "Blade Runner" rend ici une de ses plus ardues performances. Pour ce rôle, il a travaillé avec l’acteur et champion de judo aveugle Lynn Manning, qui a commencé par lui dire "moi, je ne m’en laisse pas mettre plein la vue !".

20.10 > 22:00
6€ / 4€


Compilation

Samouraïs en short

Les Gaijins en Yukata

Les Samouraïs Gaijins doivent se multiplier dans le format court. On en a croisé quelques uns sur notre route et d’autres sont très certainement restés loin de nos radars. Voici une sélection de Samouraïs raccourcis venus de l’hémisphère nord et du sud et pour certains, des films complètement invisibles et rudes à arracher.

+ Wolf Within

Alex Horan, 2013, US, video, vo ang st fr, 9

Le Bushido s’est transmis de génération en génération. Le réalisateur
Alex Horan nous raconte l’histoire de la courte mais intense relation
entre son père et son grand-père, loup solitaire forgé par
l’entraînement militaire, la guerre et un ensemble de principes
tranchants comme un katana.

+ Hasaki Ya Suda

Cédric Ido, 2011, BF, video, vo, 24

2100, la terre est sèche, la survie de chacun en jeux et les coups de sabre pleuvent pour désigner les heureux survivants de la terre aride. De proche en proche résonne les sonorités d’un archipel extrême-oriental. De près, rien n’est moins sûr. Les sonorités sont trompeuses et les chorégraphies de « Hasaki Ya Suda » maîtrisées. Un syncrétisme martial efficace.

+ Legends of the Samurai ! Brothers

Andrew Alden Miller, 2010, US, video, vo ja st ang, 2

Deux frères élevés loin du monde par leur récemment décédé Maître et sa collection de films de samurai en VHS, se retrouvent lâchés dans la nature. Un conte ridicule sur la consommation d’image, présenté comme le trailer d’un film jamais réalisé.

20.10 > 19:00
4€ / 3€


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