Il fut un temps où les grandes entreprises pharmaceutiques soignaient leur image de marque avec le cinéma d’avant-garde. Ce fut le cas des laboratoires Sandoz qui participèrent au renouveau de la psychiatrie par un mécénat cinématographique inimaginable aujourd’hui. À cette époque, Sandoz commercialisait des psychothropes (le fameux LSD entre autres). Ce champ de la médecine permettait de produire des films où il etait question "d’états psychologiques" et où la liberté accordée à l’imaginaire n’était pas encadrée par le discours médical des spécialistes. C’est en tout cas ce que permirent les mécènes cinéphiles Sandoz dont les aspirations artistiques étaient indéniables au vu des films produits.
Le Nova a retrouvé quelques perles de cette époque révolue et par la même occasion redécouvert deux cinéastes magnifiques : Jean-Daniel Pollet, cadet de la Nouvelle Vague (dont les films viennent d’être tout récemment restaurés) et Eric Duvivier, neveu du cinéaste Julien Duvivier, maître du film médical et de son expansion, et inventeur d’un genre cinématographique : le film scientifique surréaliste.
Pour évoquer et contextualiser cette incroyable épopée de la cinémathèque Sandoz dans les années 60-70, nous accueillerons le cinéaste, écrivain, historien du cinéma Gérard Leblanc qui fut à la fin des années 60, rédacteur en chef de la revue "Médecine et Cinéma" financée par la cinémathèque Sandoz, et cofondateur de la revue engagée "Cinéthique".